Les Français et la protection sociale : solidaires, oui mais…

Dans un contexte de remise en cause de notre système social et de santé, les Français se disent en majorité (80% des sondés) attachés à la protection des plus faibles et pensent que c’est à l’Etat et aux collectivités de porter cette solidarité. Cet attachement de la population à l’Etat Providence est révélé par le Baromètre d’opinion 2015 de la DREES et analysé dans une étude publiée récemment.

Solidaires, mais jusqu’où ?

Si les Français soutiennent de manière générale le système de protection sociale, ils soulignent à 65% son coût trop élevé et craignent l’augmentation du déficit de la Sécurité Sociale et de la dette qui pourraient retarder une sortie de crise économique. Cette dualité qui existe entre l’exemplarité du modèle français et la remise en cause de son coût est constante depuis plusieurs années. Cependant, l’étude révèle une contradiction car pour 63% des Français, le budget alloué à la protection sociale est considéré comme « normal » et pour 17% « insuffisant ».

Solidaires, mais de qui ?

Dans le domaine de la précarité, la solidarité tend à s’effriter au fil des années. 63% des personnes sondées souhaiteraient voir augmenter le RSA mais cette proportion est en constante diminution. Et les Français ne souhaitent pas augmenter leurs impôts pour financer une hausse du RSA.
Concernant la prise en charge de la dépendance, les chiffres sont nuancés. 61% des Français souhaitent que les pouvoirs publics soutiennent leur effort mais selon certains critères : une prise en charge sans caractère obligatoire et prioritairement pour les personnes ayant des revenus faibles pour 70% des sondés. C’est face au handicap que les Français sont les plus solidaires et estiment que l’Etat pourrait faire davantage pour l’intégration des personnes à la société. 85% d’entre eux pensent que les allocations ne sont pas assez élevées. Un large pourcentage se prononce aussi en faveur d’une scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire.

Solidaires, mais comment ?

22% des personnes interrogées disent aider de façon régulière et bénévole un proche en situation de dépendance et souffrent d’un manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics. Ceux qu’on appelle « les aidants » souhaiteraient des formations, une aide financière et un aménagement de leur temps de travail.

Rappelons que ces constats ont été recueillis avant la loi d’adaptation de la société au vieillissement qui a créé un congé de proche aidant pour les salariés, en vigueur depuis le 1er janvier 2017.