N° 1272 | Le 28 avril 2020 | Critiques de livres (accès libre)

Le pouvoir de la volonté

Roy F. Baumeister & John Tierney


Éd. Flammarion, 2017, (464 p. – 11 €)

Accroître le pouvoir de la volonté

L’être humain agit souvent par réflexes ou poussé par ses intuitions et ses affects. Mais, il peut aussi s’appuyer sur une force inégalable dont chacun est doté : sa volonté. Quatre dimensions peuvent bénéficier de ce potentiel : des pensées mieux contrôlées, des émotions mieux gérées, des impulsions mieux régulées et des performances moins entravées. Les auteurs illustrent abondamment leur démonstration, en puisant dans le registre de la psychologie comportementaliste et dans les recherches en neuroscience. « Se forger le caractère » était prisé au XXe siècle, expliquent-il. C’est passé de mode aujourd’hui. Pourtant, bien des comportements asociaux trouvent leur source dans l’absence de self contrôle. D’où l’intérêt de le cultiver et de l’éduquer. Le livre en appelle parallèlement à une lecture biologique expliquant que le carburant principal de la volonté réside dans la quantité de glucose présent dans le sang. Le manque de sommeil, la prise d’alcool ou la sollicitation du système immunitaire perturbent son assimilation ou accroissent sa consommation par l’organisme, provoquant une fatigue décisionnelle poussant à l’avarice cognitive. Afin d’économiser sa vitalité et éviter de trop grandes dépenses énergétiques, l’individu préfèrera aller au conflit plutôt que de se lancer dans une recherche longue et fastidieuse de compromis. Circonstances familières à chacun(e) d’entre nous.

Jacques Trémintin