Le décrochage scolaire marque le pas

Un net recul du taux de décrochage scolaire des jeunes en France : voilà l’enseignement du dernier état des lieux publié par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO), avec le Centre international d’études pédagogiques (CIEP). Tous les indicateurs montrent que la lutte contre le décrochage porte ses fruits, grâce à une « impulsion européenne forte », à la continuité des politiques scolaires et à une forte mobilisation des acteurs impliqués depuis dix ans. Ainsi, en 2016, environ 450 000 jeunes de 18 à 24 ans ne sont pas ou peu diplômés et n’ont pas suivi de formation au cours de quatre dernières semaines, soit une baisse d’environ 100 000 jeunes par rapport à 2006. Les données clés montrent toutefois des inégalités territoriales très marquées, un écart qui se creuse entre diplômés et non diplômés, et désignent l’absentéisme comme le premier et principal indicateur du décrochage.

Prévention, intervention, compensation

Si en France la triple politique - prévention, intervention, compensation - est déjà mise en œuvre par les établissements, un coup d’œil sur les dispositifs proposés à l’étranger montre qu’il est possible d’aller plus loin. Au Danemark par exemple, les politiques publiques de la petite enfance et les dispositifs mis en place en concertation avec les acteurs de terrain permettent une meilleure qualité de l’enseignement avant six ans.
Sur le volet « intervention », la Finlande mise sur des assistants sociaux scolaires pour aider les élèves en difficulté et le Portugal intervient auprès « des jeunes à risque » en proposant un soutien psychologique. La compensation quant à elle permet de pouvoir raccrocher le système et d’obtenir des qualifications. En Irlande, le développement social et personnel est mis en avant pour favoriser l’estime de soi, l’autonomie et la citoyenneté tout au long de la vie.

Pour une politique globale

Parmi les solutions préconisées par le CNESCO : développer un sentiment d’appartenance à l’établissement, entrer en relation avec les parents les plus éloignés, améliorer le climat scolaire, créer des outils de repérage du décrochage. Le document présente des projets innovants en France comme à Montreuil où un dispositif permet de ne plus exclure les élèves des établissements et de leur proposer des solutions alternatives : débats autour de l’école, activités valorisantes, actions bénévoles, etc. Une école maternelle expérimente également des journées « portes ouvertes » avec des activités parents-enfants-enseignants.
Enfin, au Lycée des Possibles dans les Yvelines, une cinquantaine de jeunes peuvent reprendre une formation, accompagnés par une équipe éducative composée de professeurs, d’une psychologue, d’une assistante sociale et d’une infirmière.