La "simplification", une question de point de vue...
Simplification : servi à toutes les sauces, le terme semble porter en lui la solution à tous les problèmes. La simplification est un objectif gouvernemental (elle a même son secrétariat d’Etat, incarné par Jean-Vincent Placé) et vise tous les domaines régaliens, dont les politiques sociales.
Le 5 décembre, parmi 25 nouvelles mesures annoncées, plusieurs concernent donc les politiques de l’enfance, du handicap et de l’action sociale territoriale. Entre simples clarifications et ajouts de protocoles, difficile toutefois de voir où se situe réellement la simplification. Exemple dans le champ de la petite enfance, avec deux mesures qui n’ont rien de révolutionnaire :
- un guide national des normes d’accueil du jeune enfant viendra clarifier les normes obligatoires des normes recommandées et le guide sur les maisons d’assistantes maternelle sera réédité.
- En protection de l’enfance, un « plan d’accompagnement » des services départementaux comportant des guides, une circulaire de cadrage et des formations, sera déployé pour une mise en œuvre efficiente de la loi du 14 mars 2016.
Vraie simplification en revanche : la durée maximale de la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH), aujourd’hui limitée à 5 ans, pourra atteindre 20 ans et être ainsi alignée sur celle de l’allocation adulte handicapé (AAH).
CCAS : Détruire, tout simplement
D’autres mesures ont reçu un accueil glacial : celles qui visent les centres communaux d’action sociale (CCAS). Dans un communiqué intitulé « Simplification ne vaut pas destruction », l’UNCCAS se désole d’un élément dont le gouvernement se félicite : la suppression de 20% des CCAS au 1er semestre 2016. « Quel paradoxe lorsque dans le même temps le Gouvernement veut mettre en place des lieux de premier accueil social, d’information et d’orientation au plus près des citoyens. Une bonne mesure de simplification aurait sans doute été de ne pas défaire ce que l’on s’applique à recréer par ailleurs » écrit l’Union.