Habitat inclusif : un observatoire de plus...
Annoncé en décembre 2016, l’Observatoire de l’habitat inclusif vient de commencer son travail pour favoriser une réponse complémentaire au logement ordinaire et à l’hébergement en institution. « Cela fait deux ans que les associations liées au handicap et à la dépendance phosphorent sur une forme d’habitat alternatif, explique Christophe Douesneau, directeur du développement et de l’offre de service de l’Association des paralysés de France (APF). C’est donc une réflexion qui part du terrain pour être reprise par l’exécutif. Nous attendons de cet observatoire qu’il fournisse l’outillage aux porteurs de projet, aux familles, aux personnes porteuses de handicap et aux gestionnaires pour innover ».
13 projets dotés de 60 000 euros
Co-présidé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la Direction générale de la cohésion sociale et la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, l’observatoire va soutenir la mise en œuvre de projets en versant 60 000 € à chaque Agence régionale de santé (ARS). Chacune est chargée de sélectionner la structure expérimentale de son territoire qui en bénéficiera. L’Observatoire dressera également un bilan des expériences d’habitat inclusif et tirera les enseignements des études sur les formes alternatives d’habitat.
Aller vers le droit commun
« Actuellement, les dispositifs d’habitat inclusif ne rentrent pas dans les cases du médico-social et c’est un frein à l’innovation, constate le spécialiste. Repérer et modéliser les expérimentations qui fonctionnent va aider à les reproduire. J’espère surtout que les acteurs prendront conscience que la porte d’entrée doit être le droit commun. D’abord le logement, puis les services à domicile ». L’habitat inclusif peut prendre différentes formes : de l’appartement en ville relié à une maison d’accueil spécialisé, au petit ensemble de logements indépendants associés à des espaces communs, en passant par la cohabitation avec prestation de service en fonction des demandes des résidents. « Il ne faudrait pas se limiter à un modèle, et pourquoi pas aller plus loin, en intégrant les personnes âgées ou porteuses de handicap à la réflexion lors d’une construction d’immeuble, ou de la réhabilitation d’un quartier. »