L’accès au soin et aux mutuelles sous conditions sociales

Malgré la mise en œuvre de dispositifs d’aide en direction des plus précaires, 5 % de la population vit toujours sans complémentaire santé en 2014, selon une récente étude de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). La plupart des personnes sans complémentaire santé ont de faibles revenus, avec un niveau de vie inférieur à 1 400 €.
On note une forte proportion de non couverture chez les 20-29 ans et un recours important à la CMU-C chez les moins de 20 ans, tandis que les retraités sont les plus couverts par une mutuelle individuelle. Les personnes se percevant en mauvais état de santé sont le plus souvent celles qui ne bénéficient pas de couverture santé.

Les cadres hommes ont de meilleurs contrats

Majoritairement, les actifs du secteur privé sont couverts par des contrats collectifs. Les cadres, souvent des hommes, sont les plus couverts par ces contrats ; les employés, souvent des femmes et des jeunes, et les ouvriers ont eux souvent recours à la mutuelle de leur conjoint en tant qu’ayant droit, ou à une complémentaire individuelle.
Les salariés de la fonction publique connaissent le taux de couverture le plus élevé.
Enfin, pour les indépendants on dénombre 78 % de souscriptions individuelles et 5,5 % de personnes non couvertes.
Dans toutes les catégories d’actifs, le taux de remboursement des contrats collectifs est considéré comme très satisfaisant. Les détenteurs de mutuelles individuelles, eux, se sentent trop peu soutenus financièrement.

Inégalités d’accès aux spécialistes

La CMU-C lancée en 2000 et l’Aide à la complémentaire santé (ACS) en 2005 visaient l’accès aux soins des plus précaires. Les plafonds ont depuis été revalorisés pour rendre plus accessible la CMU-C et l’ACS. Ces deux dispositifs ont permis à 700 000 personnes supplémentaires d’être couvertes entre 2008 et 2014 - le taux de personnes en situation de pauvreté ayant lui augmenté d’un million. La généralisation des mutuelles d’entreprises obligatoires depuis 2014 dans le secteur privé permet également à tous les salariés de prétendre à une complémentaire santé.

La France est un des pays d’Europe où le reste à charge concernant les frais de santé est le plus faible pour les ménages. Elle reste néanmoins un territoire d’inégalités croissantes concernant l’accès aux soins des spécialistes, particulièrement des dentistes.