Jacques Ladsous : extraits de textes reçus en hommage

Depuis la disparition le 16 avril de Jacques Ladsous, inhumé vendredi dernier, plusieurs textes sont parvenus à Lien Social pour saluer celui qui fut, outre un éducateur hors-pair, un compagnon de route de notre rédaction. Extraits choisis :

Jean Cartry, collaborateur de Lien Social, garde l’image d’un « vieux routier parmi les éducateurs spécialisés, une référence en termes de valeurs et d’engagement ».

« Un phare, un compagnon de route dynamique et chaleureux, se souvient Bernard Montaclair, éducateur et psychologue. Nous avons d’autant plus le devoir de veiller à ce que ne soient pas perdues les bases éthiques et techniques qui donnent le sens du travail social et pédagogique d’aujourd’hui, de travailler à les approfondir et les transmettre »

« Jacques Ladsous était un éclaireur lucide du métier d’éducateur. Il était acteur et témoin vigilant de la diversité et de la richesse des pratiques éducatives », écrivent Bernard Monnier et Xavier Pinsard, respectivement présidents d’ARC 75 et des Équipes d’amitié.

Vivre la vie, bientôt

« Un héros du travail social, très ouvert à l’innovation », ajoute Boualem Hamadache, éducateur en Seine-Saint-Denis, qui s’est rendu chez lui à plusieurs reprises pour filmer le récit de sa rencontre avec Franz Fanon en Algérie.

« Une partie de notre histoire s’en va », renchérit Christian Mercier, directeur de SSESAD.

Enfin, les Ceméa, dans un communiqué, nous informent qu’un bel outil de transmission, son dernier livre Vive la vie, doit être publié sous peu.

Non, c’est certain, Jacques ne disparaîtra pas comme ça. Contributeur régulier de Lien Social, il nous réservait certaines de ses réflexions (encore tout récemment, un texte publié en p. 32 de notre dernier numéro, à propos du management).

L’éducation, avec ardeur

En 1998, pour nous aider à la rédaction d’un article le concernant (LS n° 435), il nous avait adressé quelques notes sur son parcours, organisées en mots-clés. Le premier était « éducation ». L’on y trouvait aussi « ardeur de vivre ». Son chemin –  ici résumé très succinctement  – a forgé ses qualités de militant associatif. En 1939, il a douze ans, la guerre interrompt son parcours scolaire, mais il réussira ensuite à poursuivre des études de lettres jusqu’à la licence. Sa vie de jeune adulte est jalonnée de rencontres fondatrices, dont celle de Fernand Deligny, qui le met en garde contre l’institutionnalisation…

Directeur d’une communauté d’enfants en Algérie, il y croise le psychiatre Franz Fanon. Dans les années soixante, le voilà nommé délégué régional pour les CEMÉA ; puis, délégué national à la formation des éducateurs, il ouvre cinq écoles d’éducateurs, dont Vaugrigneuse (Essonne), école de « promotion sociale » qu’il dirigera de 1969 à 1974. Son premier livre, L’éducateur dans l’éducation spécialisée (ESF, 1974) se verra réédité. Nommé en 1984 au Conseil supérieur du travail social (CSTS), il en deviendra vice-président en 1993, pour deux mandats. L’homme, que beaucoup d’entre nous ont connu ou croisé, sut toujours être lumineux.

À LIRE ET RELIRE :
L’éducateur dans l’éducation spécialisée, éd. ESF, 1974
Bizarres ou maltraités, éd. du CTNRHI, 1981
Diriger autrement, éd. du Scarabée, 1982
Le projet social, éd. du Scarabée, 1984
Gérer, c’est aussi évaluer, éd. Actif, 1988
Éducations aujourd’hui, éd. Privat, 1988
Madame François, éd. érès, 1990
Hébergement éducatif, éd. de Vaucresson, 1992
Latences, éd. ENSP, 1992
La prévention spécialisée, éd. CTNRHI, 1992
Korczak, éd. PUF, 1994
Passeurs d’avenir, éd. Actes Sud, 1996