Ille-et-Vilaine : grève à l’APASE contre le changement de convention

Depuis le 2 mai, une centaine de salariés de l’Association pour l’action sociale et éducative en Ille-et-Vilaine (APASE 35) est en grève pour dénoncer le changement de convention collective souhaité par leur employeur. Créée en 1970, cette association spécialisée dans la protection de l’enfance et la protection des majeurs emploie 320 salariés, principalement des mandataires judiciaires. Elle dépend actuellement de la convention collective de l’Ucanss (l’Union des caisses nationale de la Sécurité sociale) et devrait basculer bientôt sur la convention 66.

1 400 euros par mois, au lieu de 1 800

« Dès le 4 avril, l’employeur a mis fin aux négociations, explique Stéphanie Morel, éducatrice spécialisée et secrétaire du comité d’entreprise. Nous ne pouvons accepter une telle dégradation de nos conditions de travail. Passer à la convention 66 signifie qu’un jeune salarié va débuter à 1 400 euros au lieu de 1 800. Au vu de mes 15 ans d’ancienneté, j’ai calculé que je risque de perdre 84 000 euros sur l’ensemble de ma carrière. En plus, ce changement revoit à la baisse le nombre de jours de congés, alors que ce n’est pas un luxe au regard de la rudesse du travail effectué. »

Plus 10% pour tous les services sociaux

Pour le directeur général de l’APASE, Daniel Goupil, cette orientation portée depuis plusieurs années garantit le projet associatif. « Avec la convention 66, nous rejoignons le statut de 90% des structures qui font le même métier que nous. Actuellement, quand nous répondons à un appel d’offre, chacun de nos postes représente un budget plus lourd, nous générons donc du déficit. » Les négociations restent ouvertes jusqu’au 31 mai, mais pour Daniel Goupil, « l’association ne peut pas aller plus loin, elle a déjà concédé des améliorations par rapport à ce qui se pratique dans le secteur ».