Hébergement • Fin d’hiver, retour à la rue

Que va-t-il se passer à partir du 31 mars ? Le 7 mars, les trente-quatre organisations nationales réunies au sein du collectif des associations unies n’avaient aucune réponse sur le devenir des 15 000 personnes hébergées dans le cadre du plan hiver et des 5 000 abritées via le plan grand froid.
« Nous n’avons aucune annonce sur le nombre de places pérennisées », alerte Florent Gueguen de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) qui dénonce « le compte à rebours infernal imposé par cette politique de l’hébergement saisonnier ». Les places du plan grand froid sont déjà en train de fermer, souligne le DAL : 3 998 personnes en Île-de-France vont être rapidement remises à la rue.

Une pratique contraire à la loi, rappelle l’association, puisque le principe de continuité de l’hébergement est inscrit dans le code de l’action sociale et des familles. « Ce système de porte-tournante de l’hébergement n’est plus supportable ; il est maltraitant », appuie Florent Gueguen. D’ailleurs, les personnes à la rue en désespèrent : selon les maraudes, 60 % à 70 % des personnes sans abri rencontrées par les maraudes, selon la FAS, disent ne plus appeler le 115 parce qu’il faut passer des heures au téléphone pour espérer les joindre, parce qu’il faut tout recommencer le lendemain, parce que les places en gymnases ou les salles collectives ne sont pas adaptées… Le gouvernement semblait avoir compris l’absurdité (et l’important coût humain et financier) de cette politique en prônant la logique du logement d’abord. Le collectif des associations unies salue ce tournant, sauf que, concrètement, il ne se passe rien.

Certaines mesures comme la réduction des APL, la baisse des financements pour les CHRS et la diminution du nombre de constructions de logements très sociaux vont même à l’inverse de cette volonté affichée. Or, rappelle Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre, « la politique du logement d’abord, c’est d’abord des logements ».