Handicap : précarité pour les AESH
La majorité présidentielle a récemment rejeté une proposition de loi d’un député LR visant à améliorer le statut et la rémunération des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Pour justifier sa position, le gouvernement a évoqué des orientations déjà inscrites dans sa feuille de route, dont la pérennisation de ces emplois.
Qui sont-ils ?
Actuellement, on compte environ 75 000 postes d’AESH (dont un tiers en contrats aidés) pour 175 000 élèves en situation de handicap. Anciennement appelés AVS (auxiliaires de vie scolaire), ces professionnels accompagnent des enfants scolarisés en milieu ordinaire, de la maternelle jusqu’au lycée. Les élèves concernés peuvent être en situation de handicap physique (déficients auditifs, visuels, moteurs,..) ou cognitif (autistes, hyperactifs, troubles du langage et des apprentissages…).
Que font-ils ?
Ils ont pour mission de favoriser l’autonomie des élèves, à la fois au niveau des actes de la vie quotidienne (déplacements, habillage, communication), des apprentissages (se concentrer sur la tâche, prendre des notes, comprendre la consigne…) et des relations sociales (prévenir l’isolement, favoriser les échanges). Ils peuvent soit intervenir pour un seul élève, soit pour plusieurs élèves d’une même classe, soit de manière collective dans les classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire).
Faiblesse du statut… et de la formation
Le manque de formation de ces agents (60 heures de formation seulement) et leur statut extrêmement précaire pose problème. Payés 700 € pour 24 heures par semaine, ils sont, en plus, très souvent recrutés en CDD. Des contrats parfois renouvelés jusqu’à six fois avant de déboucher sur un CDI. Pour faciliter les embauches, le gouvernement vient d’assouplir les conditions de recrutement. Désormais, une expérience de neuf mois dans le secteur du handicap (elle était auparavant de deux ans) ou simplement le bac (même sans expérience) suffisent pour postuler.