Handicap • La gifle de l’ONU

Il claque. Le rapport de Catalina Devandas, la rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées à l’ONU, rendu fin février, tacle la France vis à vis de la situation des personnes handicapées. La rapporteuse considère « le placement en institution » comme une « forme courante de privation de liberté propre au handicap ». Elle rappelle que selon la convention relative aux droits des personnes handicapées : « Placer une personne handicapée dans une institution, que ce soit contre son gré ou avec le consentement d’un tiers chargé de prendre les décisions à sa place, est contraire au droit et à la liberté de la personne ». Même chose lorsqu’il s’agit d’un enfant.

Appel à la désinstitutionalisation

Elle appelle à une désinstitutionalisation totale de la prise en charge du handicap, un moratoire sur les nouvelles admissions, « la redistribution aux prestations de services de proximité des fonds publics alloués aux institutions » et un meilleur soutien aux familles ou aux proches. Elle engage l’État français à une scolarisation totale de tous les enfants qui se trouvent dans les institutions médico-éducatives existantes. La « mise à l’écart » des personnes handicapées en France par des réponses « spécialisées et cloisonnées » exige, à ses yeux, une transformation de la société, notamment par une meilleure représentation des personnes handicapées dans les instances de décision des politiques liées au handicap.

Urgence handicap

Dans le même temps, une pétition s’alarme de la « casse annoncée des institutions médico-sociales au nom d’une prétendue inclusion ». Le texte porté par le collectif SOS médico-social a obtenu près de 8 000 signatures de professionnels et d’associations. Il estime que « remplacer les établissements par des "plateformes d’orientation et de services" ne fera que renvoyer aux familles l’intégralité de l’accompagnement d’un enfant ou d’un adulte handicapé ».