Habitants d’un bidonville • Leur lettre au président

« Notre objectif n’est pas de vivre de la mendicité ou de l’assistanat, pas plus que nous ne souhaitons être un poids pour l’économie de votre pays ». Les habitants d’un bidonville de Champs sur Marne, soutenu par le collectif Romeurope du Val Maubuée, écrivent à Emmanuel Macron.

Dans leur lettre ouverte datée du 12 mars, les 45 habitants signataires craignent la fin de la trêve hivernale et les menaces d’expulsion du terrain qu’ils occupent actuellement. Depuis 2012, ces familles ont subi 80 expulsions sur le même petit périmètre entre Champs sur Marne et Noisiel. « Elles passent d’une parcelle à l’autre » explique François Loret du collectif Romeurope. Une situation absurde et extrêmement préjudiciable à tout accompagnement vers l’insertion.

Les signataires de la lettre ouverte demandent un moratoire sur les expulsions et l’application de l’instruction du 25 janvier 2018 qui engage la mise en œuvre d’une stratégie territoriale de résorption des bidonvilles par un partenariat de tous les acteurs concernés. Signée par huit ministres, cette instruction prolonge celle d’août 2012 qui marquait la volonté d’un accompagnement vers l’insertion dans un temps long, semblant tourner le dos à la politique d’expulsion systématique.

Dans les faits, le collectif Romeurope rappelle qu’une expulsion a eu lieu tous les trois jours entre juin et août 2018, un « rythme effréné » qui va totalement à l’encontre de ces textes… Les habitants du bidonville de Champs sur Marne attendent maintenant une réponse… et des actes.