GPA : le Conseil d’État rejette les recours contre la circulaire Taubira

Le Conseil d’État a rejeté vendredi une série de recours contre la circulaire Taubira de janvier 2013 visant à faciliter l’obtention de certificats de nationalité pour les enfants de pères français, nés de mères porteuses à l’étranger. Près de 60 députés, emmenés par l’UMP Guillaume Larrivé, et une demi-douzaine d’associations avaient demandé à la plus haute juridiction administrative française d’annuler le texte pour excès de pouvoir. La gestation pour autrui (GPA) est interdite en France. Mais, suivant les conclusions de son "rapporteur public" lors de l’audience fin novembre, le Conseil d’Etat a jugé que "la seule circonstance que la naissance d’un enfant à l’étranger ait pour origine un contrat qui est entaché de nullité au regard de l’ordre public français ne peut, sans porter une atteinte disproportionnée à ce qu’implique, en termes de nationalité, le droit de l’enfant au respect de sa vie privée, garanti par l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme, conduire à priver cet enfant de la nationalité française à laquelle il a droit (...) lorsque sa filiation avec un Français est établie". La rapporteur avait notamment souligné que cette procédure intervenait quelques mois après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a estimé qu’elle ne pouvait refuser de reconnaître les enfants nés de mère porteuse à l’étranger. La jurisprudence de la cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, était jusqu’à présent constante dans le refus de transcrire les actes d’état-civil d’enfants nés de GPA à l’étranger. Le conseil d’Etat a par ailleurs souligné que la circulaire "ne porte pas atteinte à l’exercice par l’autorité judiciaire de ses compétences", c’est-à-dire n’empêche aucunement la lutte contre la GPA, qui demeure strictement interdite en France.