Famille, institution ou domicile : la vie des personnes « très âgées »

Comment vivent les personnes de 85 ans et plus ? L’Institut National Démographique (INED) répond à cette question dans une étude sur l’évolution de l’autonomie résidentielle au regard des disparités territoriales.

Depuis des dizaines d’années les personnes « très âgées » vivent de plus en plus seules ou en couple à leur domicile, quand auparavant elles étaient davantage prises en charge par leurs proches. Cela s’explique par l’évolution de la société et des générations qui expriment un fort besoin d’indépendance, des politiques sociales qui compensent la perte d’autonomie et une meilleure situation économique pour les personnes âgées. Les femmes vivent majoritairement seules ou dans leurs familles, les hommes vieillissent davantage en couple.

Disparités territoriales

Autre constat, celui des différences qui subsistent selon les départements et les régions. C’est dans le grand Sud-Ouest que les personnes très âgées cohabitent le plus avec leurs familles ; seuls les départements de la Corse et le Gers pratiquent à plus de 20% ce mode de vie. Les différences de politiques publiques, ainsi que la proximité des familles ou encore l’état de santé et la situation économique sont les facteurs principaux de ces disparités territoriales.

Quid de la vie en institution ? C’est dans les départements de l’Ouest et du Centre de la France que les personnes très âgées y vivent le plus (plus de 25%) contrairement à l’Ile-de-France, au pourtour méditerranéen et au Nord (moins de 10%).

Il est courant aujourd’hui de vivre au-delà de 85 ans et l’autonomie résidentielle reste le principal mode de vie de ces personnes très âgées. Cependant, les auteurs de cette étude appellent à une certaine vigilance : si demain leur situation économique se précarise davantage, et si les pouvoirs publics diminuent leurs aides, les familles seront d’autant plus sollicitées « alors qu’elles assument déjà aujourd’hui l’essentiel de la solidarité à l’égard des plus fragiles. »