Éviter une « modernisation régressive »
Des logiques marchandes et managériales sont en œuvre, menaçant à terme de désagréger les valeurs du travail social. Le récent rapport Bourguignon, en vue des États généraux du travail social, n’a pas levé toutes les inquiétudes. Les professionnels revendiquent haut et fort leurs fondamentaux.
Au tout début de l’été, Lien Social avait répercuté l’appel lancé par plusieurs personnalités sous forme de « Lettre ouverte aux autorités publiques et aux partenaires concernés », qui se terminait ainsi : « Pour continuer de contribuer de façon essentielle au pacte républicain, pour l’avenir du travail social, il faut raisonner en termes de communauté de travail et non de marché des compétences. »
Trois mois plus tard, que s’est-il passé ? Le rapport Bourguignon, Reconnaître et valoriser le travail social, a été remis au gouvernement le 2 septembre. Les professionnels, dont beaucoup se sont rassemblés au fil des mois au sein du collectif Avenir Éducs, restent vigilants. En témoigne ce texte, intitulé Restons mobilisés pour défendre la pluralité de nos métiers et redonner toute sa place au travail social et à ses valeurs humanistes et émancipatrices.
Les inquiétudes n’ont pas tardé à se concrétiser : ainsi, le 15 septembre, Avenir Éducs s’alarmait : « le tronçonnement du stage long est entériné par le ministère des affaires sociales et par la DRJSCS [Direction régionale de la Jeunesse, des sports et de la cohésion sociale] » en joignant la directive ministérielle fraîchement émoulue sur ce « séquencement » et en ajoutant : « La démarche clinique est ainsi officiellement remise en cause. »
Un autre texte, publié voici quelques jours, revient sur ces deux années de lutte. Et évoque les suites à donner à la mobilisation – réussie – du 25 juin dernier.