Éducation nationale : les assistantes sociales haussent le ton
Les « missions flashs » sont à la mode : après les EHPAD, les relations entre les parents et l’école ont fait l’objet d’un rapport express, remis fin janvier par les députées Aurore Bergé et Béatrice Descamps au ministre de l’Éducation nationale. Elles y font état « d’un éloignement croissant entre enseignants et parents », notamment en raison de l’origine sociale des premiers, souvent plus élevée que celle des seconds dans les quartiers populaires.
Ce rapport a suscité la colère du Syndicat national des assistants sociaux de l’Éducation nationale. « La place et le rôle du service social en faveur des élèves n’y a pas du tout été évoquée, aucun représentant n’a été auditionné alors que l’objet du rapport est au cœur de notre mission », dénonce Tiphaine Jouniaux, secrétaire générale du SNASEN-UNSA Éducation.
Soutenir la parentalité
Selon une circulaire de mars 2017, le service social en faveur des élèves est notamment chargé de « soutenir et accompagner les parents dans leur fonction éducative, mettre en place des actions de soutien à la parentalité dans le cadre de la scolarité et concourir au renforcement de la coopération entre l’école et les parents, notamment avec les parents les plus éloignés de la culture scolaire, en mobilisant si besoin le réseau partenarial ».
« Notre rôle est de faire le lien entre ce que peuvent vivre les familles, leurs difficultés matérielles, et la compréhension des enseignants », poursuit Tiphaine Jouniaux. Mais pour cette mission, entre autres, le SNASEN-UNSA demande plus d’effectifs « depuis des années sans être entendu ». Face au mécontentement du syndicat, une rencontre récente a eu lieu avec la députée Béatrice Descamps : « elle a reconnu que notre service avait été oublié et qu’effectivement nous auditionner aurait été légitime », précise Tiphaine Jouniaux.
Usure professionnelle
Burn-out, usure professionnelle, conditions de travail dégradées : les assistantes sociales du Syndicat national unitaire de la fonction publique (SNUAS-FP-FSU) de l’Académie d’Amiens expriment également leur colère dans une lettre ouverte adressée le 1er février au président de la République. Alors que le nombre de candidats à l’entrée en formation a baissé de 47% en 10 ans, « nous attendons une vraie reconnaissance de notre profession, de notre engagement et de la qualité du travail mené chaque jour auprès des différents publics soutenus et accompagnés », écrivent-elles. Avec une demande : l’effectivité immédiate de la revalorisation salariale liée au passage en catégorie A des travailleurs sociaux de la fonction publique actuellement en catégorie B… En novembre dernier, cette mesure a été reportée au 1er février 2019.