EHPAD et domicile : nouveau plaidoyer pour une politique durable

La crise dans les EHPAD montre qu’il n’est plus question de rafistolage concernant l’accompagnement des personnes âgées, plus possible de pallier dans l’urgence les situations problématiques sans imaginer un projet d’avenir durable.

L’UNIOPSS en appelle à un changement en profondeur du système d’accompagnement, de soin et d’hébergement de nos aînés. L’association livre son positionnement « pour une refonte globale du modèle des établissements et services à domicile pour personnes âgées » et enjoint le gouvernement à agir vite et en concertation avec les acteurs de terrain.

Nouveaux besoins, nouvelle offre

Au sein des EHPAD et à domicile, le nombre de personnes accompagnées a augmenté et les profils se sont diversifiés, ce qui rend plus complexe la prise en charge par les professionnels. Ceux-là même qui, épuisés à la tâche, ne peuvent plus tenir leurs conditions de travail actuelles.

Les établissements ne sont plus en capacité de supporter l’augmentation de la dépendance et de la médicalisation sans obtenir de moyens financiers et humains conséquents, ni sans redéfinir un projet d’accompagnement médico-social. « Au regard de ces constats, il est urgent de construire une offre globale, cohérente et structurée de l’ensemble du secteur social, médico-social et sanitaire afin de pouvoir proposer aux personnes un accompagnement de qualité permettant l’intervention graduée des équipes de tous les secteurs, du domicile jusqu’à l’établissement ».

Le reste à charge pour les personnes et leurs familles demeurant trop élevé, l’UNIOPSS plaide pour une meilleure accessibilité financière des établissements et services. D’autant que certains départements déshabilitent des structures, engendrant une augmentation de la participation des personnes aux frais d’entretien et d’hébergement. Les modes de tarification demeurent complexes et les financements insuffisants ; et la baisse des contrats aidés n’a pas épargné le secteur.

L’accessibilité territoriale constitue un autre problème majeur : les réponses apportées sont très inégales selon les départements. Les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) par exemple, réformés par la loi d’Adaptation de la société au vieillissement (ASV), sont toujours en difficulté et les professionnels mal répartis sur le territoire.

Secteur fragilisé, professionnels sous tension

Face à cette situation alarmante, l’UNIOPSS, comme d’autres acteurs associatifs, souhaite participer à l’élaboration d’une réponse face à la perte d’autonomie. L’enjeu d’une réforme en profondeur est de pouvoir accompagner la société au vieillissement de manière sereine et adaptée et de pouvoir faire face à une augmentation de la dépendance dans les années à venir.

Mais cette réforme aura-t-elle lieu ? La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré hier au Sénat vouloir ouvrir « le chantier de la dépendance ». Il serait temps.