Contrats aidés : les associations montent au créneau

« Le gouvernement a mis en place une politique économique visant à lutter contre le chômage par la baisse du coût du travail et l’accès à la formation. Les effets de ces mesures ne seront pas immédiats. En revanche, les contrats aidés permettent à des personnes peu qualifiées d’occuper tout de suite un emploi. » Dans un communiqué commun, six associations d’insertion et de lutte contre l’exclusion (FNARS, Emmaüs France, UNML, MNCP, Coorace, APF) rappellent les fondamentaux de l’insertion par l’activité économique, pour répondre au récent rapport de la Cour des comptes sur « l’accès des jeunes à l’emploi ».

Un document qui dénonce des aides trop nombreuses, des résultats décevants, une surabondance d’intervenants, des cibles trop rarement atteintes… et préconise de réduire le nombre et la durée des contrats aidés dans le secteur non marchand (associations et collectivités).

L’accompagnement comme condition de réussite

Vice-présidente du Coorace, fédération d’entreprises et d’associations engagées dans l’économie sociale et solidaire, Françoise Leroy reconnaît les écueils potentiels des contrats aidés. « Un contrat aidé n’a d’intérêt que s’il est accompagné pour mettre en place un parcours d’insertion et de formation, ce qui nécessite du temps. Sinon, c’est juste de la main d’œuvre pas cher et on fait naitre de faux espoirs. »

À Besançon, son groupement d’économie solidaire expérimente cet outil au quotidien. « Ils permettent pour les salariés les plus éloignés de l’emploi d’acquérir de l’expérience, de retrouver une dynamique, de se projeter et d’organiser le retour à la vie active. Du côté des employeurs, ils peuvent permettre d’amorcer un projet, et si ça fonctionne, de créer de vrais emplois » défend-elle. Ce qui ne serait pas un luxe…