N° 1266 | Le 4 février 2020 | Critiques de livres (accès libre)

Comprendre et maîtriser les excès de la société numérique

Didier Dubasque


Éd. EHESP, 2019 (206 p. – 22,50 €) | Commander ce livre

Thèmes : Éthique, Informatique, Pratique professionnelle

Utiliser sans subir

La révolution numérique à l’oeuvre tant dans notre communication professionnelle que personnelle avance comme un cheval au galop.
Entre l’adhésion du cyberaddict et le rejet du réfractaire, il existe une voie médiane : utiliser à bon escient les formidables progrès apportés par l’informatique, tout en plaçant à distance une instrumentalisation qui prétend supplanter, rationaliser et codifier la profonde incertitude de la relation humaine. C’est sur cette ligne de crête entre technophobie et technophilie que surfe Didier Dubasque.
Il apporte aux travailleurs sociaux des repères aussi clairs que possibles pour un usage des outils digitaux qui soit à la fois raisonnable et raisonné. Proposant une impressionnante synthèse des études, des analyses et des recherches accumulées depuis quelques décennies, il aborde les différents aspects de cette mutation censée aider notre existence. Les écrans ? Ils permettent des échanges instantanés et une communication sans limites. Mais, attention aux addictions qui menacent des internautes de plus en plus jeunes. Les réseaux sociaux ? Ils favorisent la socialisation et accélèrent la circulation de l’actualité. Mais, attention aux fausses informations, au lynchage et à une agressivité qui se diffusent avec d’autant moins d’entraves que l’anonymat est garanti. Des services publics connectés ? Ils simplifient les démarches.
Mais, attention à la fracture numérique qui exclut les plus démunis. Des logiciels métiers et des outils de gestion ? Ils assurent un gain de temps et d’efficacité.
Mais, attention à l’écrasement des nuances, des subtilités et des questionnements propres au monde sensible.
Après toutes ces mises en garde, l’auteur décrit longuement les principes éthiques permettant aux professionnels de cultiver leur vigilance.

Jacques Trémintin


Dans le même numéro

Critiques de livres