Bidonvilles : l’insertion avant tout

15 600 personnes vivent en squats et en bidonvilles d’après le recensement de la Délégation interministérielle à l’accès à l’hébergement et au logement (Diahl) publié en décembre 2016. Pour un pays riche comptant 66 millions d’habitants, accueillir dignement cette population en majorité roumaine et bulgare ne devrait pas relever de l’impossible. Et pourtant, la mission nationale de résorption des bidonvilles confiée en 2014 à la société Adoma s’est soldée par un échec.

Vingt propositions

Pour aider les décideurs à adopter de réelles politiques d’inclusion des habitants de squats et de bidonvilles, le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope (CNCDH) a publié hier un rapport qui identifie dix chantiers thématiques prioritaires, avec 20 propositions d’actions concrètes. Grace aux contributions des 41 collectifs et associations de terrain, ces 104 pages décrivent une situation alarmante sur le plan de l’accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi et au logement avant de proposer des solutions s’appuyant sur des expériences menées ici et là en France.

Insertion vs expulsion

La première recommandation va à l’encontre des directives préfectorales : arrêter les expulsions. La résorption des bidonvilles passe par l’insertion de ceux qui y vivent. Or quand l’Etat alloue 170 euros par personne et par an à la Dihal pour permettre un accès au logement, c’est 1300 euros qui sont consacrés aux expulsions.
Viabiliser les camps, développer la médiation scolaire, favoriser la concertation entre acteurs, protéger les enfants et les familles en difficulté, domicilier pour permettre l’accès au droit, mettre fin à l’errance pour soigner… Des territoires expérimentent des accompagnements dignes, et souvent ça marche. Pour reproduire à l’échelle nationale ces micros expériences, ne manque que la volonté politique.