■ ACTU - Autonomie • Aider les aidants


L’association nationale Jeunes aidants ensemble (JADE) propose des ateliers cinéma-répit aux jeunes. Co-fondés par une psychologue clinicienne et une réalisatrice, ils offrent un temps de répit et d’expression aux jeunes aidants.
Crédit photo : Arsène Desmichelle

Le 23 octobre, le gouvernement a présenté la Stratégie de mobilisation et de soutien des proches aidants (2020 - 2022). Objectif ? Soulager et soutenir ces derniers.
«  Enfin les aidants sortent de l’invisibilité !  », saluent nombre d’associations après la présentation de « Agir pour les aidants », la Stratégie de mobilisation et de soutien des proches aidants. « Les mesures, prévues dans les prochains mois constitueront une avancée pour des millions d’aidants de personnes en situation de handicap en France », apprécie par exemple Luc Gateau, président de l’Unapei.
Entre huit et onze millions de Français aident un proche en perte d’autonomie en raison d’un handicap, de l’âge ou d’une maladie, d’une façon régulière et non professionnelle.

Répit
Dix-sept mesures clés s’adressent directement aux aidants, parmi lesquelles : la mise en place d’une ligne téléphonique d’écoute anonyme, de partage, d’information et d’orientation ; le déploiement d’un réseau de lieux d’accueil physique ; le développement de maisons de répit sur l’ensemble du territoire. Et surtout l’indemnisation du congé du proche aidant dès le mois d’octobre 2020 pour les salariés, travailleurs indépendants et agents publics. Une indemnisation versée par la caisse d’allocations familiales (CAF) et les caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA), pouvant aller jusqu’à trois mois ouvrés sur l’ensemble de la carrière de l’aidant. Son montant est fixé entre 43 et 52 euros par jour et son versement ouvrira des droits à la retraite.
Autre avancée saluée par les associations liées au handicap : la suppression de la fiscalité du dédommagement familial dans le cadre de la prestation de compensation du handicap (PCH), soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Les jeunes aidants sortent de l’ombre
Autre mesure phare : le soutien aux jeunes aidants âgés de moins de 25 ans. L’association Jeunes aidants ensemble (JADE) la salue comme « Une avancée majeure ». Elle espère toutefois « que des moyens nécessaires seront engagés afin de renforcer les dispositifs d’aide à domicile pour soulager aidés et aidants et aussi pour repérer ces jeunes (dans les établissements scolaires, les salles d’attente où ils accompagnent leur proche…) et évaluer leurs besoins. »

Les jeunes aidants de l’association JADE s’expriment aussi par le chant.

De son côté, Luc Gateau souligne que le gouvernement propose une stratégie transversale qui concrétise de nombreuses actions que l’Unapei porte depuis longtemps et précise : « La solidarité nationale doit être à la hauteur de l’engagement des aidants. Notre association suivra de près sa mise en œuvre et ne manquera pas de contribuer à son développement.  » 
Une stratégie au financement annoncé de 400 millions d’euros sur trois ans, dont 105 millions pour le droit au répit. Déjà échaudé par des promesses non tenues, le Groupe de réflexion et réseau pour l’accueil temporaire des personnes en situation de handicap (Grath) apprécie « de belles perspectives » tout en « espérant que, cette fois, la réalité sera à la hauteur des promesses. »

Chiffres clés

En 2019, près d’un Français sur six a un rôle d’aidant. 90 % des personnes concernées aident un membre de leur famille, et pour 52 % d’entre eux, un de leurs parents. 37 % des aidants ont entre 50 et 64 ans. Les femmes représentent 57 % des aidants.

En 2018, 31 % des aidants déclaraient délaisser leur propre santé.

En 2017, huit aidants sur dix avaient le sentiment de ne pas être suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics.