Asile : fin puis reprise de grève à la CNDA

Au soir du 12 mars, face « à l’impasse des négociations » après 28 jours de grève, les agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ont signé un protocole d’accord de sortie de grève. « Largement insuffisant », selon les syndicats, ce protocole ne répond pas aux questions essentielles posées par les grévistes.

À tel point qu’ils ont de nouveau déposé un préavis pour le mardi 20 mars, cette fois non reconductible. À partir du 13 février, les agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ont mené une longue grève. Ils protestaient contre la future loi asile et immigration et sa « logique comptable » qui selon les agents, vise à accélérer les procédures au détriment de la qualité de traitement des recours - recours reçus après un premier rejet de la demande d’asile par l’Office français des réfugiés et apatrides (OFPRA), ndlr.

Des revendications laissées pour compte

Surtout, ils défendaient leur projet de juridiction « construit, clair dont la qualité est reconnue par tous les acteurs », appuie Nathan Sautreuil, rapporteur et secrétaire du syndicat indépendant des personnels du Conseil d’Etat et de la CNDA. Ce projet vise notamment à faire reconnaître la place du rapporteur dans la formation du jugement, à réduire l’instabilité des effectifs, constitués d’une forte part d’agents vacataires, à diminuer la charge et la cadence de travail.

Aucune de ces revendications n’a été entendue. « Nous avons obtenu une petite augmentation de salaire, l’installation de groupe de travail et la mise en place d’analyse des pratiques », explique Eva Hong-Bauvert, rapporteure et syndiquée FO, qui ne cache pas son dépit. La direction de la Cour a renvoyé les agents vers le gouvernement. Leur nouveau préavis de grève est donc adressé au Premier ministre et au ministre de la Justice.

Logique du chiffre contre qualité

« Nous sommes devant une logique du chiffre qui se retrouve dans tous les services publics » souligne Nathan Sautreuil. Face à des personnes pour qui le retour dans le pays d’origine peut être une question de vie ou de mort, « nous n’avons pas le droit à l’erreur, il faut de la qualité dans notre travail ».