Adulte-relais versus éducateur de rue
Alors que la prévention spécialisée disparait dans certains quartiers, la secrétaire d’Etat à la ville a profité de la première journée nationale de la rentrée citoyenne, le 17 octobre, pour annoncer sa solution : la professionnalisation des adultes-relais. Ces 400 médiateurs, en contrat d’insertion et issus des quartiers populaires, sont actuellement chargés d’intervenir auprès de la jeunesse de ces mêmes quartiers.
Hélène Geoffroy souhaite donc impulser « un mouvement général de reconnaissance, de structuration et de professionnalisation » du métier. Expérimenté dans 15 villes, le dispositif visant à renforcer leur présence dans des horaires atypiques devrait être étendu dès le début de l’année 2017 à toutes les villes volontaires. « Pour cela, précise la secrétaire d’État, j’ai obtenu une enveloppe dédiée des crédits consacrés à la politique de la ville, à hauteur de 5 millions d’euros. »
Une annonce peu appréciée par les éducateurs qui luttent pour leur survie. Quand le Collectif des éducateurs de rue à la rue du Pays Basque dénonce un abandon du public, les institutions avancent une modification des modalités d’accompagnement. « Tout en nous coupant les budgets, le Département nous demande de former les médiateurs recrutés en service civique par Unis Cité, remarque Julie Vanderchmitt, éducatrice de rue. La professionnalisation des adultes-relais c’est le même esprit, on remplace les éducateurs spécialisés par du personnel moins onéreux. Finalement, ça ne servait à rien de faire des études. »