Faire le trottoir…

C’est faire une pause, s’extraire du service. Se décaler de ces jeunes gluants, énervants, attachants, dégoulinants, intéressants, violents, provocants…. S’extraire d’un quotidien qui va vite, où il faut penser rapidement et réagir lentement. Faire le trottoir c’est sortir et souvent c’est aussi rencontrer. Ces autres professionnels qui s’extraient sur le trottoir, ceux qui soufflent, ceux qui réfléchissent, ceux qui rient, ceux qui râlent, ceux qui ont envie de pleurer.

Faire le trottoir c’est prendre le temps de discuter, d’échanger, pour rendre ce trottoir encore meilleur, plus savoureux. Etre sur le trottoir c’est aussi être disponible pour ces anciens qui ont besoin de nous faire part de leurs projets, de leurs avancées. Besoin de vérifier que nous sommes encore et toujours là, présents pour soutenir, encourager, contenir, rassurer. Ils ont besoin de nous trouver sur le trottoir pour mesurer le chemin parcouru et repartir nous laissant seul sur le trottoir. Mon passage sur le trottoir se fait souvent avec un café, café sablier, le café s’épuise dans la tasse annonçant la fin du moment pour moi et pour ces autres rencontrés au bon vouloir du trottoir.