N° 1238 | Le 29 octobre 2018 | Critiques de livres (accès libre)

Les disparus du foyer Sainte Madeleine

Nathalie Guimard


Les disparus du foyer Sainte Madeleine Nathalie Guimard, éd. L’Harmattan, 2018, (252 p. – 23 €)

Enquête au foyer

Il se passe toujours quelque chose dans le travail social, y compris des crimes. On n’avait encore jamais situé un polar au cœur d’un foyer éducatif. Voilà qui est fait. Nathalie Guimard nous propose une intrigue haletante qui se lit comme un roman policier… puisque c’en est un !
Un cadavre enterré dans une forêt. Un éducateur au bord du burn-out. Deux mineurs étrangers isolés afghans disparaissant d’un foyer qui les accueille. Des galeries retrouvées dans son sous-sol. Une ONG, «  Psychologues sans frontières  », servant d’intermédiaire pour l’adoption d’orphelins. Une infirmière accusée d’homicide sur l’une de ses patientes. Un sous-préfet au passé trouble. Autant d’indices éparpillés semblant n’avoir que peu de rapports les uns avec les autres. Il va revenir à Félix Kagabo, lieutenant de police, lui-même survivant du massacre au Rwanda, de remonter la piste. Ses rencontres avec les professionnels de la protection de l’enfance lui font croiser son ancienne amante, elle-même éducatrice dans un service pour jeunes majeurs.

Nathalie Guimard s’est amusée à mêler habilement la parfaite connaissance du milieu où elle travaille toujours et le registre du roman noir qui enchaîne mystères et énigmes, faux coupables et personnages dont on ne se doutait pas de la perversité. Le véritable labyrinthe dans lequel elle nous entraîne alterne rebondissements et suspense, jusqu’au dénouement ultime.-

Jacques Trémintin