N° 1230 | Le 29 mai 2018 | Critiques de livres (accès libre)

L’enfant, l’animal, une relation pleine de ressources

Daniel Marcelli avec Anne Lanchon


2017, éd. érès & École des Parents, (216 p. – 13 €)

Le meilleur ami de l’enfant

En France, une famille sur deux possède un animal familier et un enfant sur trois vit à ses côtés. Cette présence joue un rôle essentiel et a une fonction importante dans le développement de la motricité de l’enfant, dans la libération de ses émotions, mais aussi dans sa socialisation. Parce qu’elle lui offre d’infinies occasions d’accordage et d’ajustement comportemental et affectif. Parce qu’elle mobilise massivement les communications corporelles à travers le toucher, le regard et l’odeur. Parce qu’elle ne nécessite pas un complexe travail cognitif pour se faire comprendre, les relations établies étant simples et élémentaires : soin, jeu, complicité, contrôle, enjeu de domination. Ces animaux familiers sont perçus par l’enfant comme un partenaire bienveillant et rassurant. C’est pour lui un ami idéal, car sûr, sensible et compréhensif qui accepte tout ; un confident qui peut tout voir et tout entendre, semblant comprendre ses ressentis les plus intimes ; un complice qui ne trahit jamais et à qui on peut accorder sa confiance ; un support d’affection durable et sans faille qui apporte une stabilité et une continuité dans un quotidien qui est parfois instable et imprévisible. L’enfant découvre qu’il compte pour quelqu’un et que quelqu’un dépend de lui.

Les animaux familiers ont le pouvoir de l’apaiser et de le rassurer, de lui redonner confiance en lui et dans autrui, de dépasser ou de relativiser ses inquiétudes, ses peurs et ses inhibitions. Ils ne le jugent pas. Ils observent leur petit compagnon humain avec une empathie qui peut les transformer en tuteur de résilience. Les patterns ainsi manifestés stimulent, activent et structurent les comportements affiliatifs de l’enfant qui les reproduit avec les humains.

Jacques Trémintin