► FORUM - LA DÉNONCIATION : ACTE DE COURAGE OU DE MALVEILLANCE ?


Par Laure Dourgnon, juriste spécialisée en droit de la Dignité et en droit de l’action sociale et médicale

Alors que certains hésitent à dénoncer des actes inacceptables, la dénonciation sert trop souvent à détruire son prochain. Elle évoque les heures noires de Vichy, alors que des millions d’hommes et de femmes ont été tués, déportés ou torturés sur dénonciation d’appartenances vraies ou supposées à la religion juive, à la Résistance, à des origines ethniques, à leurs idées ou leurs attirances sexuelles, ou sur leurs handicaps. Parallèlement, ces actes criminels sont sortis du silence grâce au courage de ceux qui les ont dénoncés.

Après-guerre, les autorités politiques ont voulu éviter le débat sur la dénonciation, au risque de recommencer un nouveau conflit. Mais plus de soixante-dix ans plus tard, cette question reste sensible et très floue dans l’âme des Français. En témoignent les dénonciations massives pendant le confinement. Le terme dénonciation désigne toute transmission d’informations nominatives à une autorité compétente pour prendre une sanction contre la personne désignée. Cette définition peut être étendue aux divulgations via les réseaux sociaux, mais je n’en parlerai pas ici.

Je commence avec la parole courageuse, celle qui dénonce à une autorité des faits interdits ou dangereux, afin qu’elle y mette un terme. Parce que ces agissements agressent une personne, un animal, ou la biosphère, la dénonciation de ces faits est un acte courageux. C’est elle qui fait progresser les consciences.

Retrouver la suite de cet article dans le numéro 1278 de Lien Social