✖ TRIBUNE - Le festival nantais T’CAP annulé, son esprit reste

Par Olivier Raballand du collectif T’CAP

Ce 4 avril 2020 est marqué par le symbole d’un événement annoncé qui n’a pas lieu : le festival T’Cap. Son principe ? Mettre en valeur les projets des acteurs du réseau autour du handicap. Celui-ci devient une ressource, un objet de rencontre et d’échange.
Nous - l’équipe du Collectif T’Cap - vous avions promis une belle journée sous le signe de la convivialité, de la diversité et du mieux vivre ensemble…
Nous vous attendions de pied ferme en présence des associations, collectivités et services de l’État membres du réseau !
À présent il fait 19° et le vent est /sud-est souffle doucement, idéal sous les nefs exposées à la domination des vents d’ouest. Les conditions climatiques étaient bien réunies, mais de réunion ça sera la seule…
Ce foutu Covid-19 qui a choisi de s’inviter en ce monde pourrait bien symboliser la manière dont nous étions rendus à le faire tourner…
Il se répand partout sur notre planète, la mondialisation et sa soi-disant régulation naturelle sonne un peu faux.
Il touche les plus vulnérables d’entre nous et bizarrement ce sont toujours les mêmes.
Il met à mal nos politiques publiques, certaines, un jour, s’étaient posé cette question : « La santé doit-elle être rentable ? », elle semblait également y avoir insidieusement répondu.
Il éprouve les modes de gouvernance de nos différents pays en mettant en exergue leurs dysfonctionnements : la manière de communiquer vers leur peuple, la tyrannie d’un pouvoir dissimulant la vérité, la technicité et la science comme La solution, la limite des réponses sanitaires du Tout privatisé… chaque peuple s’y retrouvera un peu, plus ou moins.
Le festival T’Cap avait comme slogan vaste, ambitieux et improbable : « Changer le monde  » et c’est pourtant ce qui se vivait à chaque édition tous les deux ans depuis 2008.
Momentanément, le monde change et pas vraiment comme nous le rêvions…
Certains en viennent se poser la question de la hiérarchie des vies au regard de moyens limités pour faire face à l’épidémie.
Sans surprise, dans ces temps incertains, les plus vulnérables partent les plus vite, et l’on pense de manière plus ou moins lointaine à cette théorie de Monsieur Charles Darwin…
Je forme l’espoir que l’on puisse s’interroger dans cette sortie de crise sanitaire sur des termes comme : « bien commun » , « intérêt général », « utilité sociale  ». Ces mots ne sont pas issus d’un groupuscule de personnes un peu « bisounours » mais forment une réalité de vie en société.
Je forme le vœu que l’expression «  État providence » se transforme dans les esprits non pas en argent public gaspillé, mais plutôt en conditions minimales pour assurer une solidarité nationale qui ne peut être conditionnée aux ressources financières de chacun.
À l’heure où ceux qui ont le plus d’argent négocient les masques de protection sur ces tarmacs transformés en drôles de marchés, je me dis qu’on est encore loin, très loin de tirer les conséquences de ce qui nous arrive !
Alors j’ai continué une activité entreprise depuis le début du confinement : fendre des bûches…


LIEN SOCIAL n°1270 en accès libre