Présidentielle : 15 propositions pour l’aide à domicile

Personnes âgées, handicapées, familles en difficulté, aidants : deux millions de personnes ont recours aux services à domicile, un secteur qui représente plus de 230 000 emplois mais qui reste d’une grande fragilité. À l’occasion de l’élection présidentielle, l’Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile (Una) et la Fédération Adessadomicile s’associent pour dénoncer les mécanismes du déficit de l’aide à domicile et proposer quinze mesures en faveur du "vivre à domicile".

Manque à gagner : 3 euros/heure

Réalisée entre 2013 et 2015 auprès de ses adhérents, une étude de l’Una révèle un écart entre le coût d’une heure d’aide à domicile pour les structures, en moyenne 24 €, et son financement par les conseils départementaux, en moyenne 21 €. Les services d’aide s’avèrent donc structurellement déficitaires, même si leurs salariés exercent un métier pénible et mal rémunéré. Pour Patrick Malphettes, président d’Adessadomicile, et Guillaume Quercy, président d’UNA, le problème est double : « Au niveau national, le financement n’est pas au rendez-vous : il manque entre 1 et 1,5 million d’euros pour la prise en charge des personnes âgées et/ou handicapées à domicile. Au niveau départemental, les fonds fléchés à l’attention du service à domicile ne sont pas correctement reversés. »

Une prise en charge par la sécurité sociale

Les fédérations portent donc à la connaissance des candidats 15 mesures afin que ce service soit valorisé, reconnu comme un droit fondamental et un outil de prévention. Elles visent notamment la création d’un 5e risque couvert par la sécurité sociale. « Cette mesure permettrait de sanctuariser les financements consacrés à la perte d’autonomie (Allocation personnalisée d’autonomie, Prestation de Compensation du Handicap, crédits d’impôts, exonération de cotisations sociales...) afin de déployer une prise en charge globale à domicile. »