N° 1329 | Le 13 décembre 2022 | Critiques de livres (accès libre)

Comment j’ai réparé le sourire de Nina

Nicolas Michel


Éd. Le Muscadier - Collection Rester Vivant, 2020, (140 p. – 12,50 €) | Commander ce livre

Thèmes : Parentalité, Ecriture

Depuis une dizaine d’années, la maison d’édition Le Muscadier s’est spécialisée dans la publication de livres de fiction à destination de la jeunesse. Le choix de sa ligne éditoriale est clair : proposer des supports de réflexion et de prise de conscience pour préparer les jeunes lecteurs au monde qui les attend. Devenir des citoyens capables de penser par eux-mêmes, de désobéir et d’alerter quand il le faut : telle est l’ambition des différentes collections proposées. Les thèmes abordés recouvrent les problématiques au cœur de nos sociétés : discrimination, consumérisme, handicap, agression sexuelle, racisme, migration, errance, pollution, risque nucléaire… Mais l’écriture conjugue toujours la pudeur, la sensibilité et la subtilité. Lien Social a déjà présenté certains de ces ouvrages.
En cette période où le Père Noël est parfois en manque d’inspiration, voilà un coup de projecteur qui pourrait bien lui donner des idées.

Le monde à l’envers

Si Gaspard est premier de la classe, ce n’est pas pour faire plaisir à ses parents, mais pour leur donner l’exemple et les inciter à emprunter le droit chemin. Il est vrai que ce sont de grands enfants. Quand il quitte la maison pour se rendre à l’école, après avoir déposé sa petite sœur Annabelle à la crèche, il vérifie qu’aucun danger ne menace son logement ou du moins la caravane qui en fait office. Il laisse son père mimant en caleçon un morceau de Led Zeppelin avec la balayette qui lui sert de six-cordes. Quant à sa mère, hyperlaxe, elle tente à nouveau de rentrer toute entière dans une valise à roulettes. Il veille aussi à ce que Paracétamol, le singe Vervet récupéré d’un laboratoire, ne soit pas en crise d’asthme. On comprend alors pourquoi aller en classe, c’est pour lui retrouver un havre de paix et de bonheur. Heureusement, il y a Nina au visage si triste qui vit seule chez sa grand-mère. Cocasse, déjanté et rempli d’humour, ce récit est fondé sur une inversion des rôles pas si exceptionnel que cela.

Jacques Trémintin


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