Dossiers

Les caisses d’allocations familiales font souvent parler d’elles à travers les grèves et difficultés qui affectent la gestion des prestations. Dans ce contexte, leurs travailleurs sociaux ont-ils les moyens d’assurer leur mission ou sont-ils les témoins impuissants des dysfonctionnements administratifs ?

Quand le travail social est porté par la direction et que les professionnels sont reconnus dans leur mission, ils ont une grande latitude pour intervenir en profondeur et en transversalité.

Deuxième en volume et première en nombre de travailleurs sociaux, la caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône traverse depuis des années de nombreuses turbulences. Malgré les mouvements sociaux à répétition, les allocataires peinent de plus en plus à obtenir un accompagnement social.

Depuis leur création, les caisses d’allocations familiales portent les politiques sociales nationales sur les territoires. Elles peuvent également impulser des actions spécifiques grâce à leur connaissance fine des publics.

2016, 2018, 2019, les rapports se succèdent et pointent les dysfonctionnements des mesures de protection des majeurs. Après la réforme de 2007, celle de 2019 ne répond toujours pas au besoin d’une prise en charge globale.

Basée dans le centre-ville de Marseille, l’Association tutélaire de protection Méditerranée accompagne 1 800 majeurs protégés. Elle a ouvert ses portes à Lien Social pour partager une journée ordinaire de mandataire judiciaire.

Insuffisamment accompagnés, les majeurs protégés peuvent devenir la proie de personnes malveillantes, capables de leur nuire sans trop de risque.

Construit pour répondre à une urgence, notre système d’aide alimentaire s’est pérennisé. Difficile de remettre en question des monuments du secteur caritatif, pourtant aujourd’hui ce modèle nourrit une agro-industrie en surchauffe, aux antipodes des enjeux écologiques. Il enferme toute une partie de notre société dans une dépendance alimentaire.

Pendant trois ans, une recherche-action a sondé les différentes possibilités pour rendre accessible à tous une alimentation de qualité, rémunératrice pour les producteurs, dans une perspective durable et écologique.

La France n’applique pas le droit fondamental à une alimentation de qualité, pourtant la nourriture ne manque pas. Cette violation du droit a des répercussions physiques et morales chez les personnes recourant à l’aide alimentaire.

La grande concertation sur l’école inclusive a abouti à de nombreuses promesses pour cette rentrée. Les accompagnants des élèves en situation de handicap, chevilles ouvrières de cette inclusion, n’accèdent toujours pas à un vrai statut au sein de l’Éducation nationale.

La grande concertation sur l’école inclusive a abouti à de nombreuses promesses pour cette rentrée. Les accompagnants des élèves en situation de handicap, chevilles ouvrières de cette inclusion, n’accèdent toujours pas à un vrai statut au sein de l’Éducation nationale.

Pour réussir à accompagner les élèves vers l’autonomie, les AESH doivent être davantage initiés à la pédagogie, monter en responsabilité et travailler main dans la main avec les enseignants.

D’ici à février 2020, le gouvernement réformera les modes d’accueil de la Petite enfance par ordonnances. Son objectif affiché : simplifier leurs normes, garantir un accompagnement de qualité et favoriser le développement de l’offre. Si les professionnels saluent des avancées, certaines mesures les inquiètent.

Savoir parler en entrant à l’école. Telle est l’ambition du programme national Parler Bambin. Expérimenté dans des établissements d’accueil de jeunes enfants (EAJE) à Grenoble (Isère) en 2008, il en concernera 235 d’ici à 2021. Un «  programme de renforcement langagier  » pour les petits âgés de 3 à 36 mois en prévention de l’échec scolaire. Mené par le laboratoire Cogni-sciences de l’IUFM de Grenoble et une équipe de chercheurs, il a fait l’objet d’une évaluation scientifique à petite échelle. Celle-ci souligne (...)

La crèche parisienne À petits pas réserve la moitié de ses places à des parents sans emploi, accompagnés dans leur recherche par une chargée d’insertion de l’équipe. En parallèle, ses collègues veillent au développement et à l’épanouissement des enfants.

Invisibles : l’adjectif est courant pour désigner les femmes sans domicile. Pourtant, de nouveaux dispositifs ouvrent régulièrement générant un écho médiatique qui impacte au-delà de la sphère du travail social. Effets d’annonce ou réelle prise en compte de ces femmes ?

À Lorient, la résidence Le Safran accueille au sein de son hébergement collectif des femmes seules ou avec leurs enfants. Un endroit calme et sécurisé pour échapper aux violences de la rue.

Penser l’accueil des personnes sans domicile au prisme du genre permet de prendre conscience des violences spécifiques vécues par les femmes et de questionner les représentations des professionnel·le·s qui les accompagnent.

En choisissant d’accompagner les populations les plus fragiles, le travailleur social s’engage dans un métier exigeant. Trait d’union entre la société et ses marges, il a pour mission de permettre le lien, de ne laisser personne sur le bord de la route. Alors, quand les politiques publiques se désolidarisent, quelles postures peut-il, doit-il adopter ?

Lassés d’être corsetés, des travailleurs sociaux exercent hors les murs dans des espaces à la marge de la légalité. À Marseille, ce phénomène s’accompagne de la construction d’un plaidoyer par un groupe de professionnels désireux de défendre l’action du médicosocial au sein des institutions.

Des associations appliquent les politiques publiques sans se poser de questions, d’autres résistent, d’autres encore négocient.

Agréé et formé par le conseil départemental, l’accueillant familial héberge chez lui jusqu’à trois personnes âgées. Si elle valorise ce dispositif méconnu, la loi de 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement tarde à être intégralement appliquée.

L’accueil familial, un sacerdoce ? Très entouré par sa famille, Raymond Doyen vit son métier avec honnêteté et plaisir, en taquinant avec bienveillance ses trois pensionnaires âgées.

Nous considérons trop souvent la personne âgée comme fragile et vulnérable. Avec quelles conséquences ?
Le problème majeur quand il s’agit des dénominations que nous attribuons aux personnes âgées est que cela les enferme dans des catégories et des images dont elles ont le plus grand mal à sortir. À tout âge, on peut être fragile et se sentir vulnérable, mais parce qu’on attribue trop facilement cette caractéristique à une personne du grand âge, on a tendance à ne plus la voir que sous cet angle. Elle peut (...)

Pour atteindre son objectif annoncé d’une école inclusive, le gouvernement a enclenché parmi d’autres mesures une refonte de l’accompagnement médico-social. Les instituts médico-éducatifs (IME) sont progressivement redéployés en plateformes externalisées. Cette transition, incertaine, provoque l’inquiétude de nombreux professionnels…

L’Adapei de Loire-Atlantique est en train de transformer son offre d’accompagnement des enfants porteurs de déficience intellectuelle avec troubles associés, à l’échelle de l’agglomération nantaise. Des Unités d’enseignement externalisées se mettent en place de la maternelle au lycée, entre volonté et incertitudes.

Le sociologue Michel Chauvière s’inquiète du changement global de paradigme qui touche les IME en les redéployant en plateformes de services et de prestations.

La réforme de la justice et le «  plan pénitentiaire  » du gouvernement vont-ils améliorer les possibilités d’accompagnement et de réinsertion sociale des personnes sous main de justice ? Réponses contrastées des associations concernées.

L’insertion par l’activité économique (IAE) constitue une modalité intéressante de remise au travail et de préparation à la sortie. Gros plan sur l’expérimentation menée par Emmaüs à la prison d’Oermingen en Alsace.

Depuis juin 2018, à Marseille, la structure d’accompagnement à la sortie (SAS) permet aux détenus de sortir avec un projet bien ficelé grâce à un suivi individualisé. L’équipe leur propose de nombreuses actions de réinsertion en lien avec l’extérieur.

À Paris, trois cent cinquante places d’hébergement et de réinsertion sociale sont réservées à un public sous main de justice ou sorti de prison depuis moins d’un an. Rencontre avec l’équipe qui les accompagne.

Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) ont une mission d’accompagnement, d’aide à la décision judiciaire et de prévention de la récidive, mise à mal par un sous-effectif chronique. Que pensent-ils de la réforme ?