Dossiers

La médiation animale connaît un succès grandissant dans les institutions pour enfants et adolescents en difficulté. D’où vient-elle ? Comment fonctionne-t-elle ? Avec quels publics ? Quels bénéfices ? Comment la mettre en place ?

La médiation animale prend diverses formes et produit de nombreux effets. Les interventions doivent toujours être adaptées aux objectifs et au public. Témoignages de professionnels.

Un centre éducatif de placement, un institut médico-éducatif (IME) et un lieu de vie pour adolescents ayant intégré des animaux dans leur établissement et projet, en soulignent les bénéfices.

Lorsqu’il occupait le poste de chef de service au centre hospitalier de Poitiers, Daniel Marcelli proposait une activité d’équithérapie aux enfants et adolescents hospitalisés.

Quels que soient le secteur d’activité, le public suivi ou la méthodologie appliquée, la réunion d’équipe constitue une constante dans l’action sociale. Sans lui être propre, elle joue cependant un rôle central dans le travail social. Les professionnels y participent régulièrement, l’animant activement ou la subissant, sans toutefois vraiment l’interroger.

La liste est longue de ces réunions qui émaillent le quotidien des intervenants qui accompagnent les plus fragiles. Outil incontournable ou inflation contre-productive ? Cette question est dans tous les esprits.

Les travailleurs sociaux n’aiment rien tant que débattre, échanger et argumenter. Autant de comportements inscrits dans l’ADN de la profession. Comment promouvoir et défendre ces pratiques en évitant tout ce qui peut les pervertir ?

Est-il plus facile de faire vivre une réunion d’équipe
dans une époque marquée par de profondes mutations ? Réponse d’un grand témoin, fort de quarante ans d’expérience.

Malgré la loi 2002-2, la collaboration avec les personnes concernées ne va toujours pas de soi. Alors, quand en 2018, le Président de la République, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, appelle à « un choc de participation » faut-il saluer un coup de turbo… ou pas ?

Avec le « choc de participation », adolescents et jeunes adultes s’essaient à cet exercice généralement prisé par les têtes grises : faire valoir son point de vue. Les balbutiements d’un engagement citoyen qui suscite enthousiasme et attentes.

En France, si l’injonction à la participation avance à grands pas, la démocratie participative piétine encore.

Une demande en forte augmentation d’un côté, des baisses d’effectifs et des fusions de services de l’autre… les professionnels de la pédopsychiatrie se trouvent confrontés à un dilemme : comment faire plus avec moins ?

Plutôt rares en psychiatrie, les éducateurs spécialisés travaillent surtout dans les services infanto-juvéniles. Rencontre avec Guilhem Sabatier du Centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) d’Uzès (Gard).

Catherine Laval, pédopsychiatre dans le secteur du 19ème arrondissement de Paris, dénonce une marchandisation de la pédopsychiatrie et une mainmise des neurosciences sur la discipline.

Faute de places et de moyens suffisants, les professionnels de la protection de l’enfance sont dépassés et les situations familiales dégradées. Le département du Nord symbolise la crise que traverse le secteur. Pour y pallier, il développe depuis quelques années des mesures à domicile renforcées en alternative au placement.

Ouvert en 2017 à la suite de fermetures de places en internat, le service d’aide éducative en milieu ouvert renforcée (AEMOR) de la Sauvegarde du Nord à Tourcoing, accompagne une vingtaine de mineurs à leur domicile.

ENTRETIEN AVEC Judith Haziza, Juge des enfants à Lille, déléguée du Syndicat de la magistrature.

Signataire, avec les douze autres Juges des enfants lillois, d’une tribune en soutien aux travailleurs sociaux mobilisés en 2018, Judith Haziza souligne le décalage entre ambitions politiques du département et manque criant de moyens sur le terrain.

­­­Entre dérives gestionnaires de l’hôpital et restrictions des moyens d’action face à une demande sociale toujours plus forte, les assistants de service social hospitaliers peinent à se faire entendre. Radioscopie d’une profession invisible sous haute tension.

À Paris, les dispositifs d’hébergement saturent, les femmes enceintes ou sortant de maternité se retrouvent à la rue. Certaines trouvent un abri précaire dans les hôpitaux.

Jouer le jeu de la rentabilité pour défendre le service social à l’hôpital comporte des effets pervers.

Depuis quelques années, la prévention spécialisée a vuses postes réduits, dévolus aux seuls quartiers prioritaires de la politique de la ville ou carrément supprimés. Refait-elle timidement surface… ou pas ?

À Paris, le club de prévention TVAS, implanté dans le 17e arrondissement, est reconnu et soutenu par le département, mais il reste assez seul dans un quartier hors politique de la ville.

Pour convaincre les financeurs de ses atouts, la prévention spécialisée doit mettre en lumière son action et faire entendre le point de vue de ses bénéficiaires.

Les « contrats jeunes majeurs » sont insuffisants. Cependant, les avis divergent sur les solutions à apporter : maintenir un étayage spécifique ? Jusqu’à quel âge ? Ou plutôt aménager le droit commun ?

Institutions et départements développent leurs propres réponses pour accompagner la sortie de l’Aide sociale à l’enfance. Apprentis d’Auteuil a mis en place le dispositif de soutien « La Touline » tandis que le département du Val-de-Marne, lui, accompagne l’accès à l’emploi et au logement.

Une enquête sociologique sur le passage à l’âge adulte après l’Aide sociale à l’enfance (ASE), co-réalisée par des « pairs », a abouti à la création d’une pièce de théâtre et de l’association d’entraide Repairs !

Que révèle l’étude longitudinale sur l’autonomisation des jeunes après un placement (ELAP) sur leur isolement ?
L’étude souligne d’une part que leur entourage familial est réduit, puisqu’un jeune placé sur trois est orphelin d’au moins un parent et d’autre part, que les changements de lieux de placement ne facilitent pas leur ancrage : à 17 ans, un jeune sur cinq a déjà connu au moins quatre lieux de placement. Les changements de structures s’accélèrent avant la sortie pour les préparer à l’autonomie, ce (...)

Depuis les années 2000, les travailleurs sociaux peuvent proposer des microcrédits personnels accompagnés. Si ce nouvel outil se déclare en faveur de l’inclusion, il reste cependant dans une logique bancaire d’endettement.

Pour l’intervenant social qui instruit un microcrédit social, l’enjeu est d’analyser sa pertinence au vu de la situation budgétaire de la personne accompagnée : pour lui donner une vraie chance. Exercice avec le «  conseil solidaire  » du centre communal d’action sociale de Nantes, pionnier en la matière.

Outil financier à dimension sociale, le microcrédit personnel entre de plus en plus dans la mallette professionnelle des travailleurs sociaux.

Des dizaines de milliers de personnes vivent dans la rue, faute de places d’hébergement et de logements à coût abordable en nombre suffisant. En face d’elles, les travailleurs sociaux du dispositif d’urgence doivent trier, prioriser, pour gérer la pénurie.

Modulable et démontable, le centre d’hébergement d’urgence Bastion de Bercy accueille et accompagne trois cent huit personnes, grâce à une autorisation d’occupation temporaire de sept ans accordée par la ville de Paris.

Une minorité de personnes sans abri refuse l’hébergement d’urgence, préférant dormir dans la rue. Les raisons ? Des accueils inadaptés mais aussi le désir de rester là où sont leurs attaches.