Dossiers

Face à la remise à la rue quasi-systématique des mineurs non accompagnés, l’association Utopia 56 a décidé de réagir. En juin dernier, était inaugurée à Lille une maison d’accueil et de répit pour les jeunes à la minorité contestée par le département du Nord.

Le nombre d’adolescents qui refusent de se rendre à l’école pour des raisons liées à l’anxiété augmente d’année en année. Une tendance qui s’est encore accentuée avec la crise sanitaire. Environnement anxiogène, école élitiste, avenir bouché… à qui la faute ?

Les éducateurs de prévention spécialisée connaissent bien les jeunes décrocheurs. On parle moins de phobie scolaire ici mais ces situations existent aussi. Rencontre avec l’équipe d’Avignon.

L’École des héros accueille des adolescents déscolarisés avec un haut potentiel intellectuel et des usages problématiques des jeux vidéo. Michael Stora a fait le pari de partir de leur attrait pour le monde virtuel pour les reconnecter aux apprentissages et aux autres.

Dans la politique d’hébergement d’urgence, des solutions sont à trouver du côté de l’urbanisme temporaire. Il permet de concevoir un habitat mieux adapté aux besoins, moins coûteux, mieux inséré dans la ville, et d’expérimenter des « tiers-lieux » comme supports au travail social et à l’insertion.

Niché au cœur du XIVème arrondissement de Paris, un ancien cloître est utilisé depuis un an pour de l’hébergement social et de la colocation solidaire, ainsi que comme lieu de travail pour cinquante-cinq associations ou jeunes entreprises. La qualité du lieu et sa mixité profitent au travail social.

Benjamin Pradel a participé à une série d’études lancées en 2018 par la Direction de la prospective et du dialogue public de la Métropole de Lyon sur les réalités vécues par les personnes sans-abri.

Depuis décembre 2019 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), neuf hommes et neuf femmes partagent leur quotidien au cœur de la ville méditerranéenne. Malgré des tensions liées à la vie communautaire, ils apprécient ce lieu où ils jouissent d’un espace privé sans craindre la solitude.

Dans le cadre du plan Logement d’abord, les pensions de famille proposent un chez soi pérenne sans solitude. Petites unités combinant appartements autonomes et espaces conviviaux, elles répondent aux besoins de personnes désireuses de s’appuyer sur un collectif. Elles satisfont également le désir des pouvoirs publics de réaliser des économies. Un dispositif aux nombreuses vertus qui se heurte aux écueils de son succès : l’accompagnement du vieillissement de ses habitants, de la perte d’autonomie et de la santé mentale.

Tout en animant le collectif, les couples d’hôtes construisent un accompagnement sur-mesure adossé au droit commun. Un équilibre fragile quand les résidents souffrent d’addictions et/ou de troubles psychiatriques non stabilisés.

Un service d’éducation spéciale et de soins à domicile qui propose aux familles des interventions professionnelles multifonctions en interface avec l’école.

Ces dernières années, les services d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) ont connu une croissance insolente. La source de ce succès ? La conjugaison de deux ambitions contemporaines : la pluridisciplinarité et le hors-les-murs.

Derrière un acronyme énigmatique, une équipe parmi tant d’autres, intervenant auprès de déficiences sans doute moins familières (troubles spécifiques du langage et des apprentissages, surdité…) en Loire-Atlantique, nous aide à mieux comprendre son travail.

Émissions télé, documentaires, livres témoignages… de plus en plus de femmes issues de tous les milieux osent parler ouvertement de leur dépendance à l’alcool et de leur chemin douloureux vers l’abstinence. Quelles sont les spécificités de l’alcoolisme au féminin ? Comment aborder cette problématique et accompagner ces femmes au mieux ?

à Marseille, le Fil rouge accompagne des femmes enceintes et des jeunes parents avec des problèmes d’addiction. Cette équipe mobile propose une prise en charge souple permettant notamment d’aller à la rencontre des femmes réticentes à toute prise en charge institutionnelle.

Les patients experts sont d’anciens patients alcooliques formés par des professionnels de santé à l’accompagnement. Ils apportent une réelle plus-value aux équipes de soin et aux patients.

Maltraitance physique, agressions sexuelles, discriminations… Les femmes en situation de handicap sont plus souvent victimes de violences que les autres. Pourtant, contrairement au reste de la société, la parole peine à se libérer dans le champ du handicap, même si la question investit de plus en plus le débat public. Pour encourager les victimes à s’exprimer et accompagner les professionnels, des initiatives se multiplient.

Présidente de l’association francophone de femmes autistes (AFFA), Marie Rabatel, 47 ans, se bat depuis des années pour lever l’omerta sur les violences sexistes et sexuelles qui touchent les femmes en situation de handicap.

Son enquête sur les violences sexuelles visant les femmes en situation de handicap, publiée en novembre 2021, a montré l’ampleur du phénomène et la nécessité de former les professionnels du secteur médico-social.

En dehors des structures explicitement féministes, la question du genre ne semble pas constituer une préoccupation majeure dans le secteur du travail social. Les professionnel.le.s y sont pourtant confronté.e.s au quotidien. Comment penser la transformation des politiques publiques à partir des pratiques de terrain et des pratiques formatives intégrant cette question.

Pour comprendre la nécessité d’une analyse de genre dans les pratiques du travail social, repérer les effets discriminants des théories sur la complémentarité des rôles entre les professionnels femmes et hommes, identifier les processus de la socialisation différenciée des filles et des garçons, prendre conscience que les inégalités dont sont victimes les femmes résultent d’une construction sociale sexuée… des formations existent. Elles restent optionnelles.

Depuis environ deux ans, il est question pour cette équipe de MECS de prendre en compte tous les possibles, afin de ne pas mettre de côté les organisations familiales «  non traditionnelles  » ou plus largement les identités plu­rielles.

Longtemps, l’exil a concerné des hommes seuls. Désormais, de plus en plus de familles quittent leur pays pour trouver refuge dans un ailleurs inconnu. Comment accompagner la parentalité dans un contexte de rupture de liens familiaux, sociaux et culturels ? Quand les conditions d’accueil plongent souvent les demandeurs d’asile dans une grande précarité, difficile de se conformer aux standards français, d’autant que la manière d’élever les enfants en France n’a rien d’universel.

Dans les quartiers nord de Marseille, une association impulse la création de liens entre les familles pour développer des initiatives et des pratiques novatrices adaptées à leurs besoins. Grâce à ce savoir expérientiel, elle contribue au développement des connaissances sur les problématiques liées à la vulnérabilité et à l’éducation, souvent en lien avec l’exil.

Les préconisations pour s’adapter au pays d’accueil peuvent sembler aller de soi. Or dans la gestion du quotidien, rien n’est universel. L’interculturalité consiste à prendre le temps de discuter chaque thématique pour éviter les interprétations et incompréhensions.

Les appels se multiplient en faveur du rapatriement des enfants français de jihadistes et pour la répartition de leur prise en charge entre départements, s’appuyant sur l’expérience de l’ASE de Seine-Saint-Denis et des Yvelines.

Avocate de nombreuses familles dont les enfants sont rentrés ou non des camps syriens, Marie Dosé défend leur rapatriement systématique avec leur mère et leur droit à une vie normale.

Dans un des départements dont le service de l’aide sociale à l’enfance (ASE) accueille depuis l’été dernier son premier enfant de retour des camps syriens, une grand-mère témoigne de sa volonté de le récupérer. En dialogue avec les professionnels et la maman en prison.