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✖ BILLET D’HUMEUR - Les mots de trop

Le fossé entre les élus locaux et les travailleurs sociaux ne semblent pas s’être jamais autant creusé.

Les premiers ont à gérer les politiques du moins d’État qui privilégient la compétitivité des entreprises au détriment des services publics.

Les seconds font face comme ils le peuvent à la montée des inégalités et à leurs conséquences sociales.

Il arrive parfois que la colère explose. Le Télégramme du 25 janvier s’en est fait l’écho.

« Vous bloquez les représentants des Costarmoricains. Je considère que vous mettez tout le monde en danger en ne respectant pas la jauge [sanitaire]. Vous stoppez les débats par la violence. » Telle est la réponse du nouveau président du conseil départemental des Côtes-d’Armor, Romain Boutron face aux agents grévistes venus dénoncer des suppressions de poste à l’occasion du vote du budget, lundi 25 janvier.

De quoi déclencher la colère d’une assistante sociale : « Nous, la violence, on la voit tous les jours. Des femmes viennent pour un premier rendez-vous en nous disant qu’elles se sont fait violer par leur mari pendant le confinement. La violence, ce sont les enfants qui se font taper. La violence, c’est nous qui la recevons, ce n’est pas ce que l’on est en train de faire »

Le Président lui répond : « Nous avons créé 42 postes dans le social, 20 postes dans la protection de l’enfance, 14 postes au CDEF depuis le début du mandat, se défend le président. Nous savons que ça ne suffit pas. Nous prévoyons d’augmenter de 13 millions le budget des solidarités. Sur cette question des 25 postes, vous êtes une quarantaine. Je vous demande d’être responsables et de quitter l’hémicycle. »

Les grévistes sont restés. Les débats ont été ajournés.

Jacques Trémintin