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► LE BILLET de Ludwig • Management : Ou comment gérer son chef (4)

Pour celles et ceux qui auraient suivis mes pérégrinations de mes derniers billets*, vous aurez compris mon souhait d’apporter des éclairages et des outils de protections face notamment aux méthodes de managements toxiques auxquelles nous pouvons faire face dans nos structures. Peut-être vous y êtes-vous reconnus. Peut-être que mes propos peuvent être exagérés. Je les soumets à la critique. Quoi qu’il en soit, je terminerai cette quadrilogie, Spielberg en fera bien ce qu’il en veut, par quelques éléments de solutions.
Comment gérer son chef ? je pourrais bien sur vous proposer une longue liste de conseils avertis. Je vous conseillerais alors de limiter les interactions au strict minimum, de faire appel à un témoin le plus souvent possible, de limiter les sujets de conversation au contexte professionnel, d’éviter de donner des informations d’ordre personnel, de rester lucide et de maîtriser ses émotions en sa présence pour garder un maximum de recul possible, de ne pas passer ses frustrations sur ses collègues, ou encore de rester lié à ses collègues. Car l’union fait la force.
Vous pouvez aussi consigner les faits par écrit dans un cahier personnel. Gardez tout et soyez factuel sans jugement de valeur. Demandez de vous transmettre par écrit toutes demandes, vous aurez des éléments pour vous appuyer dans l’éventualité d’une confrontation pour remonter les faits qui vous nuisent.
Maîtrisez également les techniques de communication non violente et formez-vous à la gestion des conflits afin de ne pas empirer la situation. Souvenez-vous que l’on est victime parce qu’on est “victimisable”.
Il vous faudra par ailleurs apprendre à « gérer votre singe ». Sachez refusez la patate chaude que l’on veut vous transférer, et sa responsabilité qui du coup deviendra la vôtre. Différez les demandes qui bousculent l’organisation de votre travail.
Enfin, il s’agit de connaitre ses droits car faute de les connaitre, le salarié isolé est en souffrance. C’est l’affaire de tous et toutes d’être attentif à l’autre, car ce qu’il lui arrive peut nous arriver. Un salarié averti est un salarié qui peut mieux se protéger, lui et les autres. Les instances du personnel, les syndicats, les collectifs de travail, peuvent mener des actions et vous accompagner. Les salariés doivent apprendre à protéger leur santé au travail, ainsi que celle de leurs collègues. En cas de difficultés au travail, d’épuisement, la médecine du travail est là pour vous aider, tout comme l’inspection du travail, les avocats spécialisés, les consultations en psychopathologie du travail.
Il n’y a pas de fatalité à subir un management toxique et à tomber malade du travail.
Il y aurait encore tellement d’autres choses à dire tant le monde du travail est aujourd’hui transformé par la pressurisation continue, la gestion libérale et la rentabilité. Un modèle économique qui repose sur un culte de la consommation lié à une productivité sans cesse croissante. Cette quête de l’efficacité et de la rentabilité a un prix, celui du mal-être au travail qui s’intensifie et des pathologies psychosociales qui sont devenues la principale cause des arrêts de travail dans notre pays. Le sujet est vaste. Nous pourrons en reparler.
En attendant, prenons soin de nous et des autres.
The end.



- *À lire ou à relire :

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