► FORUM - Quelle place pour la sexualité en institution ?

Par Audrenne HENKE, Directrice d’établissement médico-social.

« Dit Mme HENKE tu fais quand une chambre pour couple ?  » « Bientôt » « Ha, c’est pas trop tôt !  ». La sexualité dans les institutions et plus particulièrement dans les établissements recevant un public d’adultes en situation de handicap intellectuel, reste encore peu présente. Elle fait l’objet d’une grande diversité dans les autorisations et les pratiques : on la nie, on laisse faire en fermant les yeux, on l’interdit d’une manière plus ou moins explicite ou appliquée, on autorise certaines pratiques comme la masturbation individuelle… Mais peu de chambres permettent de recevoir un(e) conjoint(e). Nous avons peur du regard des familles, de passer à côté d’un consentement, de gérer des orgasmes bruyants et du plaisir démonstratif.
En outre, de quoi parle-t-on : de l’hétérosexualité, de l’homosexualité, de multipartenaires ? Où commence l’autorisation et jusqu’où va-t-elle ? Le handicap fige le temps et arrête les générations : pas de procréation souhaitée, donc pas de sexualité envisageable. Au-delà des risques réels ou fantasmés, c’est bien la sexualité de ces personnes dans son ensemble qui est perçue comme un problème. La société nomme les interdits et précède chaque instant de leur vie. Et c’est bien de l’incapacité pour bon nombre de concitoyens de les imaginer avoir du plaisir érotique, voire de devenir parents dont il s’agit. Pourtant, l’exercice d’une sexualité est un droit inaliénable rattaché à chaque personne, quelle qu’elle soit.

La rubrique complète de Parole de métier est à retrouver dans le numéro 1268 de Lien Social

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