■ ACTU - Nomination : Claire Hédon défendra les droits

Ce 23 juillet, Claire Hédon prend ses fonctions de Défenseure des droits. Elle succède à Jacques Toubon, au bilan unanimement salué après six ans à la tête de cette institution indépendante. Il souhaitait d’ailleurs qu’une femme le remplace.
Jusque-là, présidente d’ATD Quart Monde, membre du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) et responsable des programmes sur RFI, Claire Hédon, 57 ans, a été nommée par l’Élysée sur proposition du Premier ministre. Auditionnée au Sénat et à l’Assemblée Nationale, elle a déclaré vouloir se placer dans « une succession exigeante  » du Défenseur des droits.


Claire Hédon présidait le Mouvement ATD Quart Monde depuis 2015.

Des associations confiantes

Une nomination très appréciée par le milieu associatif. «  En tant que présidente d’ATD Quart Monde, cette femme engagée a participé à nos grands combats pour faire entendre la voix des plus fragiles », illustre le Collectif Alerte. La Fédération des acteurs de la solidarité (Fas) enchaîne : « Elle place au centre des missions du Défenseur des droits la lutte contre les discriminations et les stigmatisations dont sont victimes les ménages en situation de pauvreté, juge Florent Gueguen, le directeur. Je pense par exemple au refus de soins, aux difficultés d’accès aux droits des migrants, aux discriminations liées à l’accès au logement, aux services culturels…  » La nomination de Claire Hédon constitue aussi « un gage d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif  », condition nécessaire au bon exercice de la fonction. « Sachant que Jacques Toubon avait déjà montré la voie par ses recours, ses recommandations et interpellations quel que soit le pouvoir en place  », poursuit Florent Gueguen. Sa nomination est aussi une forme de consécration du rôle des associations dans la protection des droits et libertés des plus précaires. Luc Gateau, président de l’Unapei, aussi espère qu’elle poursuivra la défense des droits des personnes en situation de handicap et de leurs aidants familiaux. « Ses précédentes fonctions et ses combats pour lutter contre l’extrême pauvreté, nous confortent dans l’idée qu’en tant que personne émanant de la société civile, elle s’investira pour la défense de l’égalité de traitement des citoyens français et saisir les réalités de terrain  », assure-t-il. Il l’encourage aussi vivement à « poursuivre, sans relâche, la mission de protection, de promotion et de suivi de l’application de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, dont les dispositions restent encore aujourd’hui trop souvent méconnues et ou non effectives.  » L’association AIDES partage aussi l’espoir que Claire Hédon poursuive la voie empruntée par Jacques Toubon qui a « largement œuvré pour renforcer l’accès à la sante de toutes les personnes avec des prises de positions intransigeantes et communes aux nôtres. » Uniopps, prédit qu’elle sera « une grande Défenseure des droits. »
Les associations placent donc de grands espoirs dans la nomination de cette fille d’officier de marine qui a beaucoup baroudé en tant que reporter. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un reportage en Thaïlande en 1992 qu’elle découvre le mouvement ATD qui l’élit à sa présidence en 2015. Ses collègues lui accordent «  une grande liberté de parole et une voix qui porte ».

Un rôle de vigie

Les missions de Claire Hédon et celle de ses adjoints ? Veiller à la défense des droits des usagers des services publics ; à la défense et à la promotion des droits de l’enfant ; à la lutte contre les discriminations et à la promotion de l’égalité ; au respect de la déontologie des professionnels de la sécurité ; à l’orientation et à la protection des lanceurs d’alerte. Pour six ans.

Bilan du défenseur des droits : Jacques Toubon 2014-2020