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■ ACTU - Mobilisations • Des appels à la pelle

Les appels à mobilisation se multiplient dans le secteur social et médico-social. Dans les Hauts-de-France, le 30 novembre, une vingtaine de grands réseaux et organisations comme la fédération des acteurs sociaux Hauts-de-France ou encore l’association nationale des maisons d’enfants à caractère social (Anmecs), appellent à une manifestation à Lille – ils marcheront entre l’agence régionale de santé et la préfecture- pour alerter sur les difficultés rencontrées face à la crise des métiers de l’humain et ses conséquences pour les personnes accompagnées. Ils ne sont pas satisfaits des dernières mesures gouvernementales. Le 8 novembre, le premier ministre, Jean Castex, avait annoncé l’élargissement des accords de revalorisation des salaires de 183 euros aux personnels soignants des établissements du handicap relevant des départements. Ces annonces « ne permettent pas de résoudre les inégalités que nous dénonçons et n’apportent pas de réponses structurelles », soulignent les organisateurs de la marche des Hauts-de-France.

Hémorragie

Dans le Rhône, le 2 décembre, à Bourg-en-Bresse, le secteur du handicap, de la protection de l’enfance et de l’insertion se rejoindront pour dénoncer « l’hémorragie des personnels ». Là encore une vingtaine de réseaux et associations appelleront à une reconnaissance et revalorisation des métiers de l’accompagnement social et médico-social. Ils s’offusquent que les dernières annonces du gouvernement ne concernent que les personnels soignants et paramédicaux. Encore une fois, comme depuis le début de la crise sanitaire, les éducateurs spécialisés, les moniteurs-éducateurs, toutes les personnes qui relèvent du social restent oubliées « créant une nouvelle situation d’iniquité au sein des établissements », dénoncent-ils. Cette injustice accélère la fuite des personnels et provoque des situations très difficiles. « L’accompagnement est dans certaines structures interrompu, forçant les familles à prendre le relais », notent les associations qui pointent « un véritable retour en arrière ».

Lettre au premier ministre

Le 22 novembre dernier, six grands réseaux parmi lesquels, la fédération des acteurs de la solidarité, l’uniopss ou la cnape écrivaient au premier ministre : « Le travail social est en crise ». « Il fait face à des tensions de recrutement dont les conséquences sont dramatiques pour l’accompagnement et l’hébergement social ». Et demandent que tous soient reconnus par les mesures de revalorisations salariales décidées dans le cadre du Ségur de la santé alors qu’un demi-million de salariés du social en est toujours écarté. Au-delà des revendications salariales, ils plaident également pour une promotion des métiers du social. Et soulignent : « L’heure est venue de revaloriser le rôle, les missions, le statut et la rémunération des professions du travail social ».

Grève nationale

Enfin, une journée de grève nationale à l’appel de la commission de mobilisation du travail social d’Ile-de-France aura lieu le 7 décembre. La commission se positionne sur un autre registre : « Nos directions nous appellent à manifester comme si nous pouvions défendre nos revalorisations salariales avec ceux qui attaquent nos conventions collectives. Alors que nos salaires sont quasi gelés depuis 20 ans, nos patrons et le gouvernement voudraient conditionner, dans le cadre de la mission Laforcade, des augmentations de salaires à la casse de nos conventions ». Le chantage est « intolérable », dénonce-t-elle et appelle à une grève nationale de tout le secteur médico-social pour une profonde revalorisation et reconnaissance des métiers.

Marianne Langlet

Voir aussi le prochain dossier de Lien Social sur la pénurie des métiers, dès demain sur notre site.