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■ ACTU - Le ministre des solidarités évoque la stratégie pauvreté 2023-2027

Quelques semaines après qu’un collectif d’associations plaide contre la fermeture de places d’hébergement et interpelle le gouvernement sur « les 2000 enfants qui dorment à la rue chaque soir », le ministre des solidarité planche sur la prochaine stratégie de lutte contre la pauvreté.

Début 2023, la France se verra présenter un nouveau « nouveau plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté" annonce le ministre des solidarités. "Il sera établi après concertation avec tous les acteurs et s’appuiera sur le bilan de la précédente stratégie, » précise Jean-Christophe Combe. Celle-ci n’a pourtant eu qu’un effet limité sur la pauvreté puisque, selon l’Insee elle n’a pas baissé et se serait même intensifiée, touchant 14,6% de la population (1).



La stratégie pauvreté du précédent gouvernement n’a pas réussi à enrayer l’exclusion. ©MaxPPP/Nicolas Vallauri/La Provence

Le « pilier » de la prochaine stratégie sera de « poursuivre la lutte contre les inégalités de destin, qui a bien marché dans le plan précédent, et d’agir dès le plus jeune âge contre la reproduction sociale de la pauvreté, en investissant dans l’école, la prévention, et la petite enfance », estime l’ancien directeur général de la Croix-Rouge.

Dans le champ de la petite enfance justement, où 160 000 places manquent encore et où le recrutement de personnel non-qualifié vient d’être autorisé pour pallier les pénuries, force est de constater que la politique antérieure n’a pas porté ses fruits.

Solidarité à la source

Le deuxième axe de la future stratégie sera « la lutte contre la grande pauvreté », qui était un écueil du plan précédent, mis en avant par le rapport de France Stratégie : « Nous allons investir plus massivement et développer des programmes tels que Convergence et Premières heures, pour remobiliser des personnes très exclues », avance Jean-Christophe Combe. Les expérimentations de « solidarité à la source », intitulées « territoires zéro non-recours », devront faciliter leur accès aux droits.

Le comité d’évaluation du précédent plan pauvreté avait justement regretté en l’abandon de la réforme du Revenu universel d’activité (RUA), la trop lente mise en œuvre du Service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE), et la faible refonte de la formation des travailleurs sociaux.

Le troisième axe sera enfin « d’accompagner les personnes les plus vulnérables dans une transition écologique qui soit aussi solidaire, poursuit le ministre. En travaillant sur les dépenses contraintes d’alimentation, mobilité, logement, en lien avec les ministères concernés ». Une démarche qui ne pourra fonctionner que si elle n’est pas sapée par des mesures contraires, par exemple : la baisse des allocations chômage.

Mariette Kammerer

(1) 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté


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