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■ ACTU - Journée mondiale • Refus de la misère

« Vivre la pauvreté c’est vivre sans avoir le contrôle de sa propre vie, c’est être forcé à une dépendance – aux minima sociaux, aux services administratifs, aux choix que d’autres font pour vous - c’est être dépossédé de son pouvoir d’agir », affirmait le collectif Refuser la misère, dont ATD-Quart-monde, engagées pour « faire reconnaître ce pouvoir d’agir », à l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, célébrée chaque année le 17 octobre. Le collectif s’était rassemblé sur le parvis des droits de l’Homme à Paris.

+7,5% de bénéficiaires du RSA

« En 2020 en France, 8 millions de personnes ont eu recours aux distributions alimentaires et le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 7,5%. A ce jour, plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont 3 millions d’enfants », rappellent la Défenseure des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

Quatre millions de nouveaux pauvres

La dernière étude du Crédoc sur les conditions de vie révèle que quatre millions de personnes ont basculé dans la pauvreté du fait de la crise sanitaire. Les personnes se déclarant en situation de vulnérabilité sont passées de 21% en 2018 à 31% en mai 2021.
Le Crédoc observe que ces nouveaux vulnérables cumulent les fragilités – logement, emploi, santé. Malgré les aides et dispositifs de soutien, dont 35% de ces personnes ont pu bénéficier, cela n’a pas empêché une dégradation de leur situation financière, qui touche les deux-tiers de ces nouveaux pauvres, dont la plupart se sont retrouvés en défaut de paiement de certaines charges (loyer, énergie).

Urgence d’une politique fondée sur les droits

« La pauvreté constitue l’une des principales entraves à l’accès aux droits », estiment la Défenseure des droits et la CNCDH, qui appellent le gouvernement à « mener d’urgence une politique globale de lutte contre la pauvreté », une politique « fondée sur les droits » - au logement, à l’éducation, à l’accès aux soins et au travail - et qui commence par assurer « l’égal accès aux services publics ». « C’est une urgence démocratique », estiment les deux organisations.

Stratégie pauvreté

Le bilan de la stratégie pauvreté présenté le 13 octobre a laissé les acteurs sociaux sur leur faim. Tous regrettent l’abandon du projet de revenu universel d’activité (RUA), qui devait simplifier, harmoniser et, espéraient-t-ils, revaloriser les minima sociaux. Ils déplorent également le fait qu’il n’y ait toujours rien pour les jeunes, alors qu’un « revenu d’engagement » avait été annoncé.

Mariette Kammerer