L’Actualité de Lien Social RSS


■ ACTU - Covid • Eviter une crise humanitaire ?

Arc bouté sur le signal d’alarme, le collectif associations unies (CAU) réitère l’interpellation au gouvernement déjà émise en juillet, puis en novembre : Ne passons pas d’une crise sanitaire à une crise humanitaire ! Cette fois, les 39 organisations nationales de lutte contre l’exclusion mettent en image et en GIF leurs préoccupations : les passoires thermiques, l’hébergement d’urgence saturé, la baisse des revenus des foyers déjà précaires, les expulsions sans solution d’hébergement… Bref des problématiques préexistantes, mais accentuées par la crise sanitaire. Cette campagne de sensibilisation vise à prévenir une vague de remise à la rue à la fin de la trêve hivernale, le 31 mars.

Fin de la trêve hivernale

En effet, si des mesures ponctuelles de mise à l’abri et d’aides financières ont été engagées depuis mars 2020, les associations sont toujours en attente d’améliorations structurelles. Pour répondre durablement aux urgences sociales, un taux de chômage estimé à 10% en 2021, 300 000 personnes sans domicile, plus de 2 millions d’allocataires du RSA (+8,5% en 2019), moins 20% d’attribution de logements sociaux en 2020… le Cau formule 16 propositions. Quatre visent l’urgence sociale, avec l’augmentation de la capacité du 115, en réquisitionnant si nécessaire, la garantie pour tous d’accéder à l’alimentation, l’ouverture d’accueil de jour. Pour garantir le droit à un logement digne, les autres supposent un investissement sur le long terme en construisant du logement social, en mobilisant le parc privé, en prévenant les expulsions locatives, en augmentant les allocations logement…

Des réformes structurelles

Ces mesures n’ont rien d’extravagantes quand on se remémore la volonté présidentielle exprimée en 2017 de « ne plus voir d’hommes et de femmes dans rue ». Dans la foulée, le gouvernement a jugé bon de réaliser des économies sur les APL, de recalculer à la baisse les indemnités de l’assurance chômage, de fragiliser les bailleurs sociaux, et de consacrer à peine 3% de son plan de relance aux personnes les plus défavorisées. Lors de ses vœux 2021 aux Français, le Président a assuré avoir « une pensée pour tous nos compatriotes vivant dans la précarité, parfois la pauvreté, pour qui la crise que nous traversons rend le quotidien plus difficile encore ». Penser c’est bien, agir c’est mieux, ou alors c’est juste communiquer.