■ ACTU - Briançon • Fermeture annoncée du Refuge solidaire

Le Refuge solidaire, qui depuis 2017 accueille pour quelques nuits des personnes exilées arrivant par la montagne dans la ville de Briançon, est menacé de fermeture le 28 octobre par le nouveau maire LR, Arnaud Murgia. Celui-ci ne souhaite pas renouveler la convention, mise en place par l’ancienne municipalité, qui avait mis à disposition gracieusement ce local et en payait les charges. Arguant d’un problème de sécurité du bâtiment, l’élu considère surtout que « c’est à l’État de gérer la problématique de l’immigration ».

11 000 personnes accueillies

Depuis son ouverture, le lieu a déjà accueilli quelques 11 000 personnes, une trentaine par jour, parfois beaucoup plus. Un collectif de bénévoles et une coordinatrice salariée y assurent l’accueil, les repas, les soins, l’aide aux démarches administratives. Ils sont épaulés par une permanence de Médecins du Monde et de l’hôpital de Briançon. De fait, la traversée des cols alpins est dangereuse, surtout l’hiver et sans équipement ; les maraudes citoyennes qui réunissent habitants et professionnels de la montagne secourent régulièrement des personnes égarées, avec des engelures ou en état d’hypothermie. « Ces dernières semaines ce sont surtout des familles qui arrivent, des femmes enceintes ou avec des bébés, qui doivent avoir un accès aux soins », note la référente de Médecins du Monde. « Pourquoi casser quelque chose qui marche ? », se demande la coordinatrice du lieu. Nous assurons une veille sanitaire et la paix sociale, si le refuge ferme il y aura des personnes à la rue, cela va créer des tensions ».

Soutiens en nombre

Depuis l’annonce de fermeture, les soutiens à l’association affluent de toutes parts. Avec notamment une pétition et une tribune signée par de nombreuses personnalités. Dans une lettre au ministre de l’Intérieur, la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’inquiète « des entraves au travail des associations et des conséquences humanitaires dramatiques pour les migrants » à Briançon et Calais, et demande au ministre de « prendre les décisions opportunes pour permettre aux associations de poursuivre leurs activités », « conformément au principe de fraternité ».