Santé mentale : l’avenir entre recherche et pouvoir d’agir

Une personne sur cinq sera un jour atteinte d’une maladie psychique : ce problème de santé majeur méritait donc bien un rapport. Fruit d’une enquête menée pendant 10 mois, rendu public fin octobre, ce pavé de 190 pages conduit par Michel Laforcade, directeur général de l’ARS Nouvelle Aquitaine a pour objet d’élaborer des réponses concrètes pour la mise en œuvre de la loi de modernisation du système de santé.

Articuler le soin et le social

Premier constat, les Français ne sont pas égaux dans le traitement des maladies psychiques. Si « des innovations remarquables » existent depuis des années, « les meilleures solutions restent souvent confidentielles ». Porteur de l’idée que « lorsque la guérison n’est pas possible, mieux vaut bien vivre sans être guéri qu’enfermé dans le soin en attendant une guérison qui ne viendra pas », le rapport préconise donc une plus grande diffusion des expériences favorisant un parcours qui articule soins et accompagnement social. Il souligne aussi qu’elles ont souvent le mérite d’être à la fois bénéfiques et peu onéreuses.

« Pour que la culture de la preuve
l’emporte sur la culture de l’opinion »

Soin ambulatoire, housing first, réhabilitation, Groupes d’entraide mutuelle : le rapport promeut la présence sur l’ensemble des territoires de différentes pratiques professionnelles, qui permettent à la personne malade de récupérer son pouvoir d’agir en s’appuyant sur ses compétences. Alors que la recherche sur les maladies psychiques ne représente que 2 % de la recherche médicale, Michel Laforcade préconise également de changer de braquet « pour que la culture de la preuve l’emporte sur la culture de l’opinion ». C’est l’une des conditions pour aboutir à déstigmatiser les maladies mentales et, dès lors, garantir la citoyenneté des malades.