Mobilisation des travailleurs sociaux franciliens

« Nous assistons à un tsunami anti social, une lame de fond qui déferle sur l’ensemble du travail social, constate Alain Naouennec, éducateur spécialisé en prévention et délégué CGT dans une structure de prévention du 93. De plus en plus, nos gouvernances sont complices de l’État en acceptant d’appliquer des politiques d’austérité. Ce qui était encore préservé, comme la protection de l’enfance, est maintenant touché par cette économie d’échelle. Le patronat du social joue la complicité en croyant pouvoir être sauvé, alors que l’on va vers une ubérisation du social. »

Sortir de l’isolement

Dans les services publics, PJJ, CAF, psychiatrie, éducation nationale, ASE, pôle emploi… les coupes budgétaires, les externalisations, le management par les chiffres deviennent la norme et remettent en question le sens même des missions de l’action sociale. Face à ce constat, les États généraux alternatifs du travail social appellent à une assemblée générale d’Île-de-France de tout le travail social, le 19 octobre à la bourse du travail de Paris (18h à 20h30). « Actuellement chacun est confronté à une surcharge de travail, à la menace de perdre son emploi, à une situation de souffrance individuelle face à un service qui se dégrade, explique Nicolas Guez de Sud Santé Sociaux. L’idée est donc de créer un espace commun de mobilisation, pour établir des dynamiques d’action nationales et locales qui viennent du terrain et pas forcément des syndicats. »

Un travail social au service de la justice sociale

Cette réunion va commencer par un état des lieux général de la casse du social, puis la salle pourra témoigner de situations au cas par cas. La deuxième partie sera consacrée aux modes d’actions possibles. Les travailleurs sociaux invitent les salariés des secteurs para-sociaux (Pole emploi et CAF) et médicaux, précurseurs dans le domaine de dumping social et de l’injonction aux résultats, à venir partager leurs expériences de résistance. « Quand même la protection de l’enfance devient un secteur marchand, il est urgent de réfléchir à comment ne pas laisser faire, résume Hervé Heurtebize de la FSU. Nous devons fédérer les différents secteurs pour enclencher une dynamique et amener le débat dans l’espace public. » Pour que le travail social reste au service de la justice sociale, une mobilisation est déjà programmée le 20 novembre, journée de la protection de l’enfance.