Marseille : plainte des travailleurs sociaux contre le département

« Nous avons obtenu plus en deux jours qu’en sept ans de revendications » constate Valérie Marque, déléguée CGT du secteur socio éducatif au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

Le 29 mai, les travailleurs sociaux de l’Aide sociale à l’enfance en grève ont dénoncé le manque de moyens et porté plainte contre l’État et le département pour violences volontaires sur mineurs. Le soir, les grévistes faisaient le « siège » de l’hôtel du département. Rebelote le lendemain matin.

Adolescent à la rue

Leurs revendications : 30 postes supplémentaires au bénéfice de la protection de l’enfance, le remplacement immédiat des postes vacants, la création de 200 places d’accueil supplémentaires dont 50 en urgence. « Actuellement 3193 enfants sont confiés au département, une hausse de près de 600 depuis 2015, sans augmentation de personnel dédié, ni de place, explique la syndicaliste. La coupe est pleine parce qu’il y a eu une série d’incidents violents. On en arrive à faire n’importe quoi, faute de place on a mis des enfants à l’hôpital, d’autres sont déplacés cinq fois dans le mois, un jeune de 14 ans est resté à la rue, pris en charge par des SDF... Actuellement 27 enfants restent dans leur famille malgré l’ordonnance du placement du juge. On va les rendre fous ces gamins. »

Dix postes et dix places créées

Face à cette situation, le département, qui n’a pas souhaité s’exprimer, renvoie la balle à l’Etat. Mais les grévistes refusent cette explication et menacent de poursuivre le mouvement. « La collectivité a senti notre détermination, alors dès mardi elle a accepté de nous recevoir, raconte un peu surprise Valérie Marque. Elle annonce la création de dix postes d’éducateurs et d’assistants de service social sur le département. Maintenant, on attend des garanties sur l’ouverture de dix places d’urgence en centre ville de Marseille dans les quinze jours pour ne plus se retrouver le vendredi soir sans solution. »

Cinquante autres devraient suivre en septembre. Rendez-vous est pris le 12 juin avec Brigitte Devesa, déléguée à l’enfance au département. « Si les promesses ne sont pas suivies d’effets nous poursuivrons l’action » prévient Valérie Marque.