Mad Pride versus Fada Pride

Fous et alors ? Pour changer le regard des malades sur eux-mêmes et celui des autres sur la maladie psychique, la Mad Pride défile une fois par an dans Paris depuis 2014. Le 11 juin, elle sèmera ses grains de folie entre l’hôpital psychiatrique Saint-Antoine et la place de la République. Partant d’un lieu symbolique d’enfermement pour aller vers un lieu symbolique de démocratie, cette marche vise à revendiquer la pleine citoyenneté des personnes en difficulté psychique et promouvoir leur inclusion sur le plan économique, social, environnemental et culturel.

Le Cercle de Réflexion et de Proposition d’Actions sur la psychiatrie ne se reconnaît pas dans la légèreté de cet événement. « Nous déplorons que les organisateurs de cette mascarade parisienne, aient mis un étouffoir sur les protestations et les revendications des personnes aux prises avec les institutions psychiatriques, en ne gardant de tout cela qu’une vague revendication pour une dignité des personnes atteintes de pathologie mentale. » Majoritairement composée de patients ou ex-patients de la psychiatrie, l’association appelle donc au boycott de la Mad Pride.

Ces militants des droits fondamentaux des personnes psychiatrisées se reconnaissent davantage dans le manifeste de la Fada Pride. Organisée le 4 juin à Marseille, elle se veut également festive, mais se réunit autour de la dénonciation des maltraitances dans les lieux de soins, de la privation de liberté, du gavage médicamenteux… La marche sudiste revendique donc : l’abandon d’une culture de la contrainte, la création de lieux d’apaisement de crise encadrés, l’application de la CMU par tous les médecins, le droit de discuter des traitements, l’accès à un chez soi et à des revenus suffisants…

Le 5 juin 2016 à Marseille et le 11 juin à Paris