N° 845 | Le 21 juin 2007 | Katia Rouff | Critiques de livres (accès libre)

Le bon, la douce et la caillera

Diaby Doucouré (Préface de Faïza Guène)


éd. l’Harmattan, 2007 (176 p. ; 14 €)

Thème : Banlieue

Sophie, journaliste au sein d’un grand quotidien en a ras le bol des conférences de presse parisiennes aseptisées sur la jeunesse des quartiers populaires. En 2006, son rédacteur en chef, l’envoie de l’autre côté du périph, histoire d’enquêter sur la vie dans les cités, un an après les révoltes urbaines. Elle n’est pas rassurée. Sékou, un jeune d’origine malienne, qui a grandi dans le quartier Lescure à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) lui sert de guide. Après quelques années de délinquance, il est aujourd’hui au chômage et s’investit dans la vie associative. Refusant d’être catalogué comme un « grand frère », il se définit plutôt comme un « facilitateur ». Hostile à l’intégration républicaine à la Française, il ne boude pas la discrimination positive. Son frère jumeau, Djibril, lui, « kiffe le drapeau tricolore », croit à la devise de la République et trace sa route avec rigueur.

En écoutant le récit de la vie de son guide, Sophie découvre le réel des quartiers dits « en difficultés », leurs problèmes, leurs douleurs, leur force et leur vitalité. « Le bon, la douce et la caillera », est composé de neuf histoires romancées, inspirées de faits réels. L’auteur, Diaby Doucouré, 29 ans, est né, vit et travaille dans les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis et estime que « pour agir et transformer en profondeur la société, il vaut mieux être à l’intérieur qu’en dehors » Voir son site. Son livre est à la fois drôle et inattendu. Il invite même les lecteurs à écrire la suite avec lui.


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