La rue, trop féminine…

Dans un bilan qui recense les demandes faites au 115 pendant l’hiver 2015-2016, la Fédération Nationale des Associations d’accueil et de Réinsertion Sociale (Fnars) dénonce la situation alarmante des femmes contraintes à vivre dans la rue et en appelle aux pouvoirs publics.
En effet, la Fnars souligne une augmentation significative du nombre de femmes isolées ayant recours au numéro d’urgence. Une hausse de 13% dans les 45 départements étudiés (et de 10% pour Paris) par rapport à l’hiver dernier, une majorité d’entre elles ayant entre 18 et 24 ans. Ce constat inquiétant montre non seulement l’incapacité à répondre à la demande d’hébergement de ce public fragile mais également une montée de la vulnérabilité sociale des femmes seules.

De manière plus générale, le bilan fait état de 65 000 personnes ayant appelé le 115 dans les 45 départements en question (hors Paris), soit 440 000 demandes d’informations ou d’hébergement. Sur ce nombre d’appelants, 57% restent sans solutions d’hébergement, quant aux autres, ils se voient proposer une solution précaire d’une nuit en structure hivernale.
La Fnars relève également une augmentation des demandes de prestations (maraudes, aide alimentaire, santé, etc.) qui témoigne d’une précarisation importante des personnes à la rue et note une diminution globale des nuitées d’hôtel au profit de créations de places d’hébergements. Enfin, déplorant que l’hôtel demeure « une variable d’ajustement à la fermeture des places hivernales », la Fnars réaffirme la nécessité de trouver des solutions pérennes et adaptées aux personnes vivant dans la rue plutôt qu’une précarisation des réponses apportées qui restent « inutiles et coûteuses ».

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