L’ASE 44 en grève

Les services de l’Aide Sociale à l’Enfance sont chargés à la fois d’une mission de prévention prévoyant l’accompagnement des familles et des enfants en difficulté et de protection permettant de répondre aux décisions du juge des enfants, quant à la mise à l’abri d’un milieu familial par trop dysfonctionnant ou maltraitant. Quand une décision de justice ordonne un retrait sans délai au regard du danger couru, la mesure est exécutoire immédiatement. Ne pas l’appliquer constitue un risque immédiat pour l’enfant de non assistance à personne en péril. C’est pourtant ce qui se déroule en Loire-Atlantique, depuis quelques années. Aujourd’hui, si 135 enfants sont en attente d’une mise à l’abri, c’est toute la chaîne qui est embolisée. Le service des informations préoccupantes voit affluer les enquêtes à réaliser, sans pouvoir réagir en temps et en heure. Le secteur de l’aide éducative administrative tout comme celui des AEMO judiciaires ne peuvent faire autrement que de faire patienter de longs mois, avant de pouvoir donner suite aux accompagnements qui leur sont demandés. Le dispositif d’accueil d’urgence est saturé. Les services de placement familial croulent sous les demandes, sans pouvoir y répondre. Les maisons d’enfant à caractère social, comme les foyers d’adolescents ont une longue liste d’attente. Les lieux de vie, pourtant exceptionnellement nombreux dans le département, n’ont pas plus de disponibilités. Les professionnels de l’aide sociale à l’enfance assistent impuissants à la dégradation des situations des enfants et des familles, sans pouvoir leur proposer la moindre solution. Trop, c’est trop. La mobilisation a commencé par la grève du 29 septembre de la délégation de Saint Nazaire qui, profitant de la venue de la vice-présidente du Conseil départemental, a provoqué une rencontre. Les agents du département sont appelés par les syndicats à une nouvelle grève le lundi 5 octobre pour protester contre une situation devenue totalement ingérable.