Jeunes majeurs : un pécule versé à leur majorité

Trop souvent laissé dans l’angle mort des politiques de protection de l’enfance, les jeunes majeurs vont désormais pouvoir bénéficier d’un versement financier à leur majorité. Un décret publié le 12 octobre met en application un article de la nouvelle loi du 14 mars 2016, qui vise à bloquer sur un compte géré par la Caisse des Dépôts chaque allocation de rentrée scolaire (ARS) de l’enfant placé. À sa majorité, le jeune se verra attribuer cette somme.

Jusqu’à présent, même en cas de placement, cette allocation continuait à être versée par la CAF aux parents, sans être systématiquement dépensée pour l’enfant. En apparence légitime et juste, cette mesure suscite toutefois quelques craintes auprès des professionnels et des personnes qui accompagnent ces jeunes.

Une chance et... un risque

Certains redoutent d’abord qu’en perdant l’ARS, les parents se désinvestissent davantage de leur responsabilité éducative, qu’il faut toujours chercher à renforcer.

D’autres, comme le rapporte une note d’information de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) relative à la loi du 14 mars, craignent « une diminution de l’aide financière au jeune devenu majeur, au motif de l’existence du pécule ». Un risque réel, alors que de nombreux départements cherchant à faire des économies se désengagent de l’accompagnement des jeunes majeurs.